Après trois ans de recherche et développement, Saint-Astier lance la construction d’un nouveau site de production de chaux hydraulique naturelle. L’investissement conséquent consenti par l’industriel - 40 M€, l’équivalent d’une année complète du chiffre d’affaires de l’entreprise - marque un tournant décisif pour la pérennisation de ses activités.
Un engagement d’avenir
Le 25 juin, la pose de la première pierre de l’usine nouvelle génération a fixé le cap à suivre. Pensé « comme la phase 1 » d’une stratégie au long cours, selon Matthieu Tanguy, directeur général de Saint-Astier, ce projet doit garantir une croissance stable en tirant parti de l’ensemble des possibilités du site. En effet, en cent treize ans d’existence, l’entreprise affirme n’avoir exploité que 12 m de son gisement de calcaire dont la profondeur est estimée à 200 m. Déjà fournisseur de 110 000 tonnes de produits par an, principalement de la chaux, des mortiers et des enduits, Saint-Astier souhaite ainsi élargir ses gammes de produits, intégrant des matériaux biosourcés tels que le chanvre ou le lin.
Innovations industrielles
Initiée en 2022, la conception du projet a nécessité de nombreux tests pour une valeur de plus de 1 M€. Le nouveau centre de production s’étendra sur 5 hectares, dont 3 hectares de bâti, qui abriteront une nouvelle unité de calcination, alimentée au gaz naturel liquéfié, d’une hauteur de 52 m. Au terme d’un chantier estimé à vingt-quatre mois, ce système remplacera les deux fours à charbon historiques de l’entreprise, construits respectivement en 1923 et en 1930, et intégrera une première mondiale dans l’hydratation de la chaux vive.
Transition énergétique
L’édification de cette usine permettra une plus grande automatisation des process, grâce au renforcement de l’utilisation de la technologie pour le transfert des matières premières au sein des systèmes.
Surtout, le projet intègre pleinement la composante écologique et vise une réduction significative de l’empreinte carbone de l’entreprise. L’unité de production doit diminuer de 98 % les émissions de poussières sur le site, tandis que le choix du gaz à la place du charbon générerait une baisse de 25 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) par rapport aux fours actuels. Par ailleurs, un ensemble de panneaux solaires sera installé sur 7 000 m² de toiture pour couvrir 40 % des besoins électriques du nouveau complexe.

Dernier élément, Saint-Astier, qui compte déjà 145 salariés, annonce la création de 10 postes d’opérateurs pour assurer le fonctionnement du site, dont la mise en marche est programmée pour 2028.