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Un panorama des manifestations dédiées aux cabanes et aux micro-architectures cet été, en France, permet d’apprécier la diversité de leurs usages possibles, plus ou moins attendus ou originaux. Refuge de pêcheur, abri pour passer la nuit, balise pour randonneurs ou encore filet de brouillard pour récolter l’eau, les constructions exposées au Festival des cabanes des Sources du lac d’Annecy (Haute-Savoie) présentent ainsi un large spectre d’utilisations.
« Nous demandons aux équipes sélectionnées de concevoir un projet en fonction d’un lieu », indique Philippe Burguet, directeur de l’événement. C’est pourquoi chacune d’entre elles se voit attribuer un site lors de son inscription. Une enveloppe de 1600 euros est allouée pour la réalisation et le bois d’œuvre est fourni par une scierie locale. Les cabanes sont accessibles au public jusqu’au 15 novembre prochain.
Envisager un double usage
Plus au nord, le festival Microtopies 2024 présente jusqu’à la fin de l’année un parcours de 12 cabanes à Lille et dans son agglomération. « Les projets retenus proposent toujours un autre usage que celui d’abri : récupération des eaux de pluie, constitution d’îlots de fraîcheur ou accueil des oiseaux pour nicher », détaille Léonie Debrabandère, en charge de la manifestation. Dans la commune de Lallaing, par exemple, le collectif ébasuper a imaginé Haut-Puits. Cette installation, à la fois cabane et château d’eau, est constituée d’une structure bois sur laquelle repose une citerne qui alimente des plantes en pots disposées tout autour.
De leur côté, Imma Sierra et Clémence Althabegoïty ont conçu pour la gare d’eau de l’île Jeanty, à Dunkerque, le Pavillon de l’air. Sa paroi ajourée en terre cuite, maintenue par une ossature en bois, a la particularité de rafraîchir l’atmosphère autour d’elle, grâce à l’utilisation d’une technique ancestrale de climatisation par évaporation d’eau. Un système d’écoulement permet au liquide de s’infiltrer doucement au sein des briques creuses, et ainsi de produire l’effet recherché. L’enveloppe allouée pour la concrétisation du projet est de 5000 euros, avec mise à disposition de matériels et d’un accompagnement technique.
Les loges de Champagne
Dernier décor : la Champagne, une région ponctuée de-ci de-là par des loges de vignes, constructions modestes utilisées à partir du XVIe siècle pour s’abriter, se nourrir ou se reposer. Le festival Architecture en Champagne a souhaité les réinterpréter pour différents usages et publics : viticulteurs bien sûr, mais aussi randonneurs et communes. En avril dernier, cinq nouvelles loges ont été édifiées lors d’un workshop réunissant des étudiants inscrits dans des cursus variés. Chaque groupe de participants, encadré par un architecte, est associé avec un vigneron qui met à disposition une parcelle et peut préciser ses besoins.
« La Maison Henriot souhaitait un espace de dégustation pour accueillir ses clients au plus près des vignes, indique Nela Festa, chargée de communication d’Architecture en Champagne. D’autres vignerons ont évoqué la présence d’un bar dans leur loge, mais le cahier des charges était généralement moins précis. » Les cinq nouvelles structures complètent un parcours d’une vingtaine de cabanes pour le plaisir partagé des cultivateurs et des promeneurs.