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Pour Igor Manus, responsable des travaux chez Demcy, la déconstruction de l’Acropolis, à Nice (Alpes-Maritimes), est « le chantier de tous les superlatifs ». Réalisé en plein cœur de ville sur un site bordé de voies très circulées, il consiste à démolir un bâtiment en béton et acier dont les dimensions donnent la mesure de l’opération : 340 m de long, entre 70 et 80 m de large, 33 m de haut, plus de 50 000 m2 de surface de plancher.
Charte « Chantier vert »
Présentes sur le terrain depuis avril 2023, les équipes du groupement conduit par Demcy ont débuté le grignotage du bâtiment en septembre dernier à l’aide de neuf engins, dont une pelle mécanique sur chenilles à grand bras de 120 tonnes arrivé en novembre. Avant le démarrage de cette phase, il a fallu identifier les équipements et mobilier à réemployer, trouver leurs exutoires puis curer et désamianter le bâtiment en respectant les principes de la charte « Chantier vert » imposée par la métropole Nice Côte d’Azur, maître d’ouvrage.
L’opération présente un objectif de taux de valorisation global des déchets de 90 % grâce au diagnostic « Produits Equipements Matières et Déchets » (PEMD). Il ira jusqu’à 100 % pour les aciers et le béton. Par ailleurs, les déchets du chantier ont été triés sur site, selon la réglementation en vigueur, en sept flux (papier et carton, métal, plastique, verre, bois, plâtre). « Pour limiter les nuisances, nous utilisons des camions plus gros afin de réduire les rotations limitées entre 10 et 20 par jour. Pour rester dans les délais, nous avons ouvert deux fronts de démolition. Quand l’avancement de l’un est ralenti, nous pouvons progresser sur l’autre », précise Igor Manus.
Dans le souci de limiter l’impact du chantier conduit en plein cœur de ville, Demcy a par ailleurs mis en place différentes mesures. Pour rabattre les poussières de chantier, le groupement a installé des canons de brumisation qui fonctionnent avec de l’eau brute et a choisi d’utiliser des camions de gros gabarit limitant ainsi les rotations.
Voûtes en béton
Au fur et à mesure de l’avancée de la démolition, seront mises à nu les voûtes en béton couvrant le fleuve côtier du Paillon et sur lesquelles a été construit l’Acropolis dans les années 1980. Ne pas les endommager est une contrainte supplémentaire du chantier. « Ces ouvrages d’art datant des années 1960 et 1970 ont une capacité de portance limitée. D’où la mise en place par Demcy d’outils de mesure et de notes de calcul pour vérifier le poids et les vibrations tout au long de la phase de déconstruction de la structure de l’Acropolis », précise Nicolas Arbona, directeur de la mission « Promenade du Paillon Saison 2 » à la Ville de Nice.
En mars prochain, Razel-Bec et ses partenaires, titulaires de ce marché spécifique, débuteront la réparation des voûtes sur les premières portions d’emprises libérées par la démolition. Leurs équipes poursuivront leurs travaux jusqu’à l’automne avant le lancement de l’aménagement paysager.
Devant être livrée à la Toussaint 2025, cette nouvelle portion d’espaces verts constituera une des séquences de l’extension vers le nord de l’actuelle Promenade du Paillon : soit huit hectares supplémentaires s’étendant sur 1 km linéaire entre la Traverse de la Bourgada et la Traverse Jean-Monnet pour former un poumon vert de 20 hectares.
Fiche technique
Maîtrise d’ouvrage : Métropole Nice-Côte d’Azur, direction des Infrastructures et Espaces publics (déléguée à la Ville de Nice).
Maîtrise d’œuvre : Antea
CSPS : Bureau Veritas
Entreprises de la phase déconstruction (dont le coût est de 8 millions d’euros HT) : Demcy/Groupe Eiffage (mandataire), Razel-Bec, Garelli, Enatra, Morin & DI Environnement (désamiantage), Apave (réemploi)
Entreprises de la phase étanchéité des voûtes : Razel-Bec, Garelli, Tandex, Asten
Chiffres clés : 46 000 tonnes de béton, plus de 1 000 tonnes de bois, 1 000 tonnes de déchets industriels banals (DIB) à enlever.
