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« J’ai plaisir à montrer que la réalisation est le même projet que l’image du concours présentée il y a trois ans », s’amuse Denis Debaig. Et cela ne s’est pas avéré être une mince affaire.
Ce bâtiment en R+1 est constitué d’un socle en béton matricé préfabriqué, surmonté d’une couronne en béton blanc émaillée d’excroissances, qui offrent des zones de bancs à chaque espace du lieu, et d’une façade rideau. Le bâtiment est enfin coiffé d’une canopée en verre et soutenue par une charpente métallique apparente. Tout en courbes.
"Le plus compliqué a été de rester dans cette contrainte de déformation, reconnaît Cédric Brassier, directeur général délégué de DL Océan, la société chargée de réaliser la charpente, toutes les pièces sont différentes, ainsi que leur orientation". L’entreprise girondine, qui s’est appuyée sur une maquette numérique, a posé 20 000 pièces, 180 tonnes de charpente métallique, a consacré 2 200 heures d’étude à la réalisation de ce projet et 5 500 heures de coupe, perçage, assemblage et soudure. La conception de la verrière a nécessité près de six mois d’étude. Cette canopée de 1 300 m2 et 28 m de rayon est d’ailleurs la particularité du lieu. Pour la concevoir, l’architecte s’est inspiré d’une halle de marché couvert, type Baltard. Cette marquise, réalisée par Labastère 33, est constituée de 256 vitrages trapézoïdaux sérigraphiés, de taille différente, afin d’assurer le confort thermique.
Un lieu d’échanges et de services
Comme dans une halle de marché, toujours, l’architecte imagine un lien fort entre intérieur et extérieur où les étudiants pourront échanger, manger au restaurant universitaire ou au snack, écouter de la musique, bénéficier de studios d’enregistrement, d’une ressourcerie, profiter de lieux de détente ou d’un coworking, etc. Le lieu doit apporter services et animations au sein du campus et marquer la volonté du Crous de moderniser ses équipements. Tous ces lieux sont répartis dans des volumes en béton indépendants. A l’étage, une rue centrale en courbe marque l’axe du lieu et le point de rencontres. « On a voulu qu’il y ait de la poésie, de la liberté », commente l’architecte lors de la visite. Une opération réalisée grâce à une démarche ambitieuse du maître d’ouvrage, le Crous, qui a investi 15 millions d’euros dans le projet (dont 9 millions d’euros de travaux). L’EMS sera livré fin décembre et mis en service en mars.