Etienne Demangeon Directeur de l’Agence d’urbanisme du Grand Amiénois
L’homme de la cohérence
Après 30 ans à l’aménagement d’Amiens puis de l’agglomération, Etienne Demangeon part en campagne. Expert en transports (qu’il aime alternatifs), cet ingénieur des Ponts à la fibre urbaniste, recrute 16 personnes pour donner une cohérence au rectangle Doullens/Albert/Montdidier/Poix. « 350 000 personnes y sont solidaires de fait. Cet espace correspond au bassin d’emploi d’Amiens. C’est l’échelle de décision pertinente. » L’agence étant très attendue, il tourne chez les élus pour entendre les besoins. « L’attente est forte sur le transport et les loisirs, il faut hiérarchiser les zones d’activité et créer du logement social. On vient en appui, pour animer le débat public, on s’empare juste des sujets disponibles. » Première action : offrir un cadastre numérisé aux villages pour partager un document de référence unique.
Bernard Nemitz Adjoint au président agglo
Le médecin de l’urbain
Ce passionné d’action publique est d’abord médecin anesthésiste-réanimateur et praticien hospitalier. Créateur du Samu, ex-président de l’université, adjoint de Gilles de Robien depuis 1995, il a en mains, outre les dossiers de rénovation urbaine, celui de la citadelle qui doit accueillir une partie de l’université. L’ampleur de la tâche ne rebute en rien cet homme affable, réputé pour ses qualités de négociateur, amoureux de l’architecture qu’il a découverte avec Henri Gaudin, auteur de la fac de sciences.
Hubert CAllec Président de la fédération régionale du BTP
Le BTP est «sa tribu»
Ayant quitté Eiffage il y a 20 ans, il fédère quatre PME de gros œuvre et d’étanchéité dans la Somme et l’Oise. Hubert Callec achète les entreprises dont il connaît les prestations et l’esprit d’équipe. A 50 ans, à la tête de 150 salariés, il navigue avec un réseau de sous-traitants réguliers pour « pousser les performances techniques au maximum. Ce secteur manque un peu d’audace, il se plombe avec les contraintes juridico-financières ! » Issu d’une famille d’entrepreneurs, ce marin considère le BTP comme « sa tribu ».
Jean-Louis Maniaque Architecte, président de la maison de l’architecture
Passeur de cultures
«Comme la musique, l’architecture doit rendre la matière la plus légère possible … » Cet ancien collaborateur de Jean Nouvel et Toyo Ito ouvre la maison de l’architecture à tous les arts, à tous les publics pour « diffuser la culture architecturale au-delà de nos métiers, participer à l’enseignement, à la recherche, à la création. On a besoin d’un laboratoire d’idées pour dépasser les accusations stériles contre l’archi ». Expositions, concerts alternent avec les visites de chantiers. Au cœur des débats : la question urbaine, la maison, le paysage. Sa méthode ? Travailler à terme, jouer l’interdisciplinarité en équipe, marquer les étapes : l’édition de livres est en gestation. « Si on appréhende bien un bout d’architecture, on peut saisir le reste. » Jean-Louis Maniaque et Philippe Depricq, avec qui il a lancé son agence, trustent les prix « grands publics ».
Charles Bricogne Dg d’Appia Picardie, président de la fédération régionale des TP
Le guide des travaux publics
Venant de prendre la présidence, il concentre la fédération sur la campagne de sensibilisation des jeunes. « Il faut recruter 300 salariés par an. » L’entreprise familiale Lecat ayant intégré Appia, il dirige 410 personnes avec une certaine sérénité, mais avoue plusieurs sources d’inquiétude : les conseils généraux ont du mal à investir sur les routes. Enfin, l’aménagement urbain prend de l’importance, sans offrir beaucoup de valeur ajoutée à l’entreprise.
