Nord : la cité Sabatier rajeunie par-dessus et par-dessous

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Nord : la cité Sabatier rajeunie par-dessus et par-dessous
Parmi les travaux entrepris figurent la requalification de 45 ha d'espaces publics, la réhabilitation de 493 logements sociaux et le réaménagement de 6 km de voirie.

Voirie réaménagée (6 km), trottoirs sécurisés (12 km), enfouissement des câbles aériens, refonte de l’assainissement, création d’un parc urbain et de jardins ouvriers en lieu et place d’une friche située au milieu de l’ancienne cité minière Sabatier de 800 logements inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco… En ce 28 août, jour d’inauguration à Raismes (Nord), les habitants sont ravis du changement.

Pourtant, lorsque Moussa Soro, chef de projet chez Verdi Ingénierie, et Salaheddine Guerdane, conducteur de travaux chez Ramery, ont débarqué dans le quartier, ils n’étaient pas forcément les bienvenus. « Pourquoi des travaux alors que ça fonctionne ? » s’interrogeaient les résidents. C’était il y a deux ans pile, en septembre 2023, le début d’un chantier de requalification de 45 ha d’espaces publics à 18,5 M€ HT, mené conjointement à la réhabilitation de 493 logements sociaux par SIA Habitat et Maisons et Cités (89 M€ HT).« Nous avons redonné de la valeur aux cités-jardins en recréant des lieux de rencontres à même de limiter les mésusages, comme les dépôts sauvages ou les rodéos », se félicite Flavien Kukwisz, architecte- paysagiste de l’agence Seura, associée à Verdi Ingénierie, maître d’œuvre du chantier.

Gestion des eaux alternative.

Plus de 35 % de l’investissement a porté sur l’amélioration de la gestion des eaux du site, situé au carrefour de quatre bassins versants. Ainsi, l’ensemble des réseaux d’assainissement est désormais séparatif, et la gestion des eaux pluviales calibrée pour être opérationnelle dans les limites d’une pluie centennale, via des solutions alternatives. Par exemple, à l’entrée de la cité, les trois vastes prairies fleuries qui remplacent désormais le terrain de sport désaffecté cachent 245 m³ de bassins de rétention des eaux pluviales qui permettront leur infiltration progressive. Par ailleurs, sous la voirie fraîchement goudronnée du quartier de 89 ha, à 1 m de profondeur, une quarantaine de bassins enterrés totalisent 4 052 m³ de stockage de ces eaux. Les trois quarts d’entre eux sont des bassins drainants, avec infiltration progressive.

Pour le reste, il a fallu installer des solutions de rétention étanches, en raison d’une nappe phréatique affleurante. « Parfois, nous avons eu la surprise de la trouver à seulement 60 cm de profondeur ! » se souvient Salaheddine Guerdane. Ces cuves de 3 m de largeur pour 30 m de longueur préserveront la nappe phréatique en évacuant, à débit limité, les eaux pluviales vers les marais voisins.

Cinq fois plus cher.

Exigeant un important rabattement de nappe au moment de leur installation, ces bassins en caissons coûtent cependant environ cinq fois plus cher que les drainants, soit de 200 à 300 euros le m3 contre 50 euros le m3 . « A dix-huit mois de la fin complète des travaux, nous restons dans les clous du budget », affirme cependant Moussa Soro. Si l’agence de l’eau Artois-Picardie a participé à hauteur de 470 000 euros à ce projet exemplaire, ce dernier n’a pu être mené que grâce aux 10 M€ HT versés par l’Etat et la région dans le cadre de l’Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM).

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