Le ministre italien des Infrastructures, Danilo Toninelli, persiste. Le 4 septembre, il a affirmé devant les députés que "Autostrade per l'Italia (Aspi) ne reconstruira pas le pont Morandi (...). La reconstruction sera confiée à une entité publique, mais la société concessionnaire paiera les coûts". Le 14 août, ce pont autoroutier traversant la ville de Gênes s'est effondré, faisant 43 morts. Il était géré par l'opérateur Aspi, filiale à 88% du groupe italien Atlantia.
"Le gouvernement considère que les travaux de reconstruction du pont ne peuvent être confiés et suivis" par ceux qui en avaient la responsabilité et devaient faire en sorte qu'il ne s'écroule pas, a-t-il ajouté. Ce serait même "une folie et irrespectueux vis-à-vis des victimes". Des termes qu'il avait déjà employés une semaine auparavant.
Vers de nouvelles obligations pour les concessionnaires
"Le financement total de l'œuvre par la société concessionnaire représente seulement une petite partie des dommages dus et n'a rien à voir avec la procédure de révocation de la concession", a encore indiqué Danilo Toninelli. Et d'annoncer ensuite : "A partir de maintenant, tous les concessionnaires, publics ou privés, seront dans l'obligation de réinvestir une grande partie de leurs bénéfices dans la modernisation des infrastructures (...) et devront comprendre que l'infrastructure n'est pas une rente mais un bien public du pays".
A la Bourse de Milan, Atlantia a perdu mardi 2,23% à 17,55 euros, dans un marché en hausse de 1,01%. Depuis le drame, le titre du groupe contrôlé par la famille Benetton a plongé de près de 30%.