« L’inauguration de nos six maisons à énergie positive marque l’aboutissement d’un défi ambitieux visant à démontrer que le logement à énergie pour tous, c’est possible dès aujourd'hui ! C’est aussi la livraison d’une réalisation que les équipes ont su produire ensemble, en développant des savoir-faire innovants pour favoriser le développement d’un logement social durable. Cette initiative doit avoir valeur d’exemple : un tel projet est destiné à être reproductible pour répondre aux nouveaux enjeux du logement» a déclaré Louis Richard, Président de la Fédération du Bâtiment de Loire-Atlantique, à l’initiative du projet.
Entre 1 500 € et 2 000 €HT/m²
18 mois après le lancement du projet, les clés de ces six maisons Bepos (2 en bois, 2 en maçonnerie et 2 en métal) ont été remise à La Nantaise d’Habitations (LNH) qui les proposera aux prix du marché. Les prix de sortie devaient être compatibles avec les prix de rachat de LNH, partenaire clé du projet, qui s’est engagé à racheter les logements terminés afin de les louer à des familles éligibles au logement social. Et c’est bien le cas : selon les équipements et la conception architecturale des maisons, les prix des maisons varient entre 1 500 € et 2 000 €HT/m², sans tenir compte du rendement des équipements photovoltaïques. Ces prix correspondent également à des tarifs primo-accédants, permettant d’inscrire le projet dans une démarche de reproductibilité et de généralisation. « Les prix de location de ces T4 (d’une surface d’environ 84 m²) sont établis en fonction des types de financement. Pour les PLUS (prêts locatifs à usage social), le loyer s’établira en moyenne à 493 €/mois, à ajouter environ 40 €/mois pour la location du jardin et de l’annexe extérieure. Pour les PLAI (prêt locatif aidé d’intégration), le loyer sera d’environ 435 €/mois, plus 33 €/mois pour la location du jardin et de l’annexe extérieure » explique Patrick Elias, directeur de la construction et du développement de LNH.
Débat sur le label Bepos
Si la maîtrise des coûts était essentielle, l’objectif de ce projet était aussi d’anticiper la RT 2020. Prévue par le Grenelle de L’Environnement, cette réglementation, qui n’entrera en vigueur qu’au 1er janvier 2021, exigera que tous les bâtiments neufs soient Bepos, selon un label étatique en cours d’élaboration. Premier ensemble de logements individuels à énergie positive destiné au logement social, Villavenir + Atlantique a été réalisé sur la base d’un référentiel défini par la Fédération du Bâtiment, selon des critères qui vont bien au-delà des exigences de la RT 2012 en vigueur, s’approchant de la future réglementation. « Nous sommes bien sur une opération Bepos au sens réglementaire car nous nous sommes basés sur la RT 2012 et à l’époque, le label Bepos Effinergie n’existait pas » explique Vincent Braire, responsable du bureau nantais de Pouget Consultants.
De fait, en l’absence d’un label d’état, un flou demeure sur l’appellation Bepos. « Si le BBC Effinergie est un succès, ce n’est pas le cas de BBC+ et il faut encore rester prudents sur ces labels tant que l’Etat n’a pas arbitré avec un label réfléchit et concerté » précise Mathieu Raducanu, ingénieur à la FFB des Pays de la Loire qui a élaboré le cahier des charges du projet Villavenir + Atlantique. Au cœur des débats : la place de la consommation électrodomestique, particulièrement difficile à estimer.
Reste que les six maisons du projet Villavenir + Atlantique affichent d’excellentes performances (variables selon les maisons) avec un Cep inférieur à 35 kWhep/m2/an, un Bbio inférieur à 50, une étanchéité à l’air inférieure à 0,3 m3/h/m2 et une température intérieure conventionnelle inférieure à 29°.
Le projet se voulait également expérimental et plusieurs procédés et équipements innovants ont été mis en œuvre : systèmes photovoltaïques, isolation, étanchéité, instrumentation domotique, ventilation, chauffage… C'est également un support pédagogique et le chantier a accueilli plus de 3000 participants, dont 345 professionnels qui ont pu suivre une formation.
Villavenir + Atlantique ne s’arrête pas là ! Les premiers habitants prendront place au mois de septembre et suivront une journée de sensibilisation aux éco-gestes et à l’utilisation optimale des équipements de leurs maisons. Enfin, toutes les maisons seront instrumentées et en 2015, un retour d’expérience sur les consommations effectives des occupants sera réalisé, pour les comparer avec les prévisions conventionnelles.
