Complexe, propice à débordement budgétaire, contrainte par le calendrier de son club résident le RC Strasbourg (Ligue 1), la rénovation du stade de football de la Meinau semblait jouée d'avance pour la conception- réalisation. Mais, surprise, la victoire est revenue la semaine dernière à la bonne vieille procédure en .
Déjouant les pronostics, l'Eurométropole de Strasbourg l'a préférée au marché global de performance qui lui rappelle trop les partenariats public-privé (PPP) de mauvaise réputation, selon elle.
La collectivité fait le pari qu'avec un programme préparé aux petits oignons, elle tiendra les finances (100 M€) et le calendrier (2022-2025) de l'opération. Son président Robert Herrmann assume cette passe décisive comme un geste en « soutien aux architectes ». L'élu longtemps adjoint aux sports n'a pas oublié que c'est à un concepteur de l'ombre, un certain François Sauer, officiant modestement au service d'architecture de la Ville, que l'on doit la configuration actuelle de la Meinau, qui a plutôt bien tenu la route depuis trente-cinq ans. Robert Herrmann et le maire Roland Ries portent la conviction que laisser le crayon aux architectes pour la modernisation à venir sera le meilleur moyen de préserver l'âme de ce stade centenaire, maintenu en centre-ville. Autre choix tactique vertueux, à contre-courant de la construction d'enceintes, certes toutes belles toutes neuves avec leurs loges VIP, mais qui sonnent si creux au milieu de zones commerciales de périphérie.
Que les entreprises générales se consolent, l'une d'elles ne manquera pas de réaliser les travaux. Ainsi, chacun évoluera au poste où il est le meilleur et, s'il joue collectif, le score final sera favorable, comme sur la pelouse. Alors, allez les archis ! Le (pouvoir) public est votre premier fan.