Architectes et entreprises dévoilent quelques secrets en béton

Pour construire des bâtiments exceptionnels en béton, le meilleur des ciments s’appelle la « confiance ». C’est ce que révèlent les architectes Rudy Ricciotti, Bita Azimi et Marc Botineau, accompagnés des entreprises Bonna Sabla et Léon Grosse, qui s’étaient retrouvés le 24 avril à Paris pour une réunion de chantier en public.

Salle archi-comble le 24 avril à Paris, à la Maison de l’architecture en Ile-de-France, pour une réunion de chantier atypique (*). Maîtres d’œuvre et entreprises de gros œuvre y dévoilaient leurs secrets de construction en béton. « N’en dis pas trop car des rapaces volent ! », conseillait en préambule l’architecte Rudy Ricciotti au représentant de Bonna Sabla, Patrick Mazzacane. Les deux hommes commentaient une décennie de travaux en commun : la passerelle des Anges dans la vallée de l'Hérault (voir un portfolio), le musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille (voir un portfolio) ou encore le stade Jean-Bouin à Paris (lire notre article).

« On a gagné ces concours sans savoir comment les construire », avoue Rudy Ricciotti. « On a discuté, travaillé, fait des prototypes et les projets que l’on pensait irréalisables sont devenus réalité », explique avec « fierté » Patrick Mazzacane. Dans toutes ces œuvres en béton, le ciment s’appelle « confiance ». « L’architecte ne peut pas construire seul, il a foi en une passion collective, une culture de compagnonnage », concède Rudy Ricciotti. « Il est à l’écoute, il nous respecte et il nous fait progresser », témoigne de son côté Patrick Mazzacane.

Image d'illustration de l'article
Le 24 avril à Paris, réunion autour des chantiers en béton réalisés par Rudy Ricciotti (architecte), Patrick Mazzacane (entreprise Bonna Sabla), Marc Botineau (architecte), Romain Gervasoni (entreprise Léon Grosse) et Bita Azimi (architecte). Le 24 avril à Paris, réunion autour des chantiers en béton réalisés par Rudy Ricciotti (architecte), Patrick Mazzacane (entreprise Bonna Sabla), Marc Botineau (architecte), Romain Gervasoni (entreprise Léon Grosse) et Bita Azimi (architecte).

Savoir s’arranger

Même constat pour Romain Gervasoni, représentant de l’entreprise Léon Grosse, qui collabore avec Bita Azimi et Marc Botineau, architectes de l’agence Calori-Azimi-Botineau (CAB), lauréate du prix d’architecture de l’Equerre d’argent 2012 (voir une vidéo). « Leurs projets s’apparentent plus à du génie civil qu’à du bâtiment, et cela nous permet de réfléchir tous les jours à notre pratique et d’avancer », souligne-t-il. Ensemble, ils ont réalisé deux groupes scolaires dans le relief pentu des Alpes-Maritimes, à Beausoleil et à Villefranche-sur-Mer (voir un portfolio).

« Construire est un acte brutal, notre travail s’inspire donc des ouvrages d’art car ils s’inscrivent avec justesse dans le paysage », raconte Bita Azimi. « Nous préférons le gros œuvre au second œuvre ! », confie son associé Marc Botineau. C’est pourquoi le béton, lisse ou texturé, reste souvent apparent dans leurs bâtiments. « Nous avons donc intérêt à garder le plus longtemps possible contact avec l’entreprise de gros œuvre qui nous aide à concevoir et réaliser les projets de bout en bout », apprécie Bita Azimi, ajoutant que « sur un chantier, le savoir-faire est aussi une question de savoir s’arranger. »

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Construction et talents
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires