Ariella Masboungi, un Grand prix d’urbanisme et beaucoup de plaisir

La ministre du Logement Emmanuelle Cosse a salué « l’engagement sans faille » de la lauréate 2016 du Grand prix au moment de lui remettre cette distinction, le 30 novembre. Au sein de l’administration, l’architecte-urbaniste de l’Etat s’est consacrée à promouvoir la discipline… Et à partager ses sujets d’enthousiasme.

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Emmanuelle Cosse et Ariella Masboungi, entourées par – presque tous – les lauréats du Palmarès des jeunes urbanistes 2016, lors de la cérémonie du 30 novembre à Paris.

« Ariella, tu n’es pas, à proprement parler, désobéissante mais tu as une façon très personnelle de te consacrer au bien public ». Alexandre Chemetoff a eu le compliment taquin alors qu’Ariella Masboungi allait se voir remettre le Grand prix de l’urbanisme 2016, le 30 novembre, à Paris. L’architecte, paysagiste et urbaniste, lui-même récompensé par cette distinction en 2000, tenait ainsi à saluer cette consœur qui avait fait le choix de porter la discipline au sein de la fonction publique mais avec un « enthousiasme » qui, sans doute, cadre mal avec l’image qu’on se fait des couloirs feutrés de l’administration. Mais Alexandre Chemetoff a surtout fait l’éloge d’une « urbaniste engagée. Car, où irait l’urbanisme sans engagement ? »

Cette qualité a été soulignée à plusieurs reprises, lors de la cérémonie, y compris par la ministre du Logement et de l’Habitat Durable. Après avoir d'abord remis leur prix aux huit équipes lauréates du sixième Palmarès des jeunes urbanistes 2016, Emmanuelle Cosse a dressé le portrait d’Ariella Masboungi et évoqué l’importance du rôle de « passeur » qu’elle a tenu au sein de son administration. « Vous avez eu la capacité à fédérer les acteurs et à animer le débat, à capitaliser les savoir-faire et à les diffuser », a estimé la ministre, rappelant qu’Ariella Masboungi avait non seulement monté des rendez-vous « très courus » par les professionnels, comme les Ateliers Projets urbains, et édité nombre d’ouvrages de références, mais qu’elle était aussi de ceux qui avaient refondé le prix dont elle est, cette année, lauréate.

Tribune

« Ce prix a pour but de récompenser les personnes qui font avancer la discipline, avait redit un peu plus tôt Paul Delduc, le directeur général de l’Aménagement, du Logement et de la Nature (DGALN) au ministère. Certains ont trouvé surprenant qu’on l’attribue à celle qui l’a porté pendant 20 ans. Mais pour le jury, oui, Ariella Masboungi a apporté beaucoup à l’urbanisme. Voilà qui ne se discute pas. »

A l’heure de quitter la fonction publique, Ariella Masboungi n’a pas manqué de profiter de la tribune qui lui était offerte pour rappeler quelques points qui lui tiennent à cœur. Comme elle se l’était promis, elle a ainsi interpellé la ministre sur le sujet de l’étalement urbain et les désastreux développements de l’urbanisme commercial : « Je plaide, Madame, pour des politiques plus strictes en la matière ». La lauréate a encore expliqué combien « la ville durable doit être désirable » et souhaité une « ville meilleure », qui soit un lieu, non pas de problèmes, mais de plaisir. C’est d’ailleurs ainsi qu’elle a intitulé le livre publié à l’occasion de son Grand prix, « Le plaisir de l’urbanisme » (*).

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