Au CeBIT de Hanovre, la maison se connecte au haut débit

Dans un contexte morose, les patrons de groupes de technologie et de télécoms voient dans l'essor de l'internet haut débit une lueur d'espoir et imaginent de l'employer pour de nouveaux services, y compris pour connecter l'ensemble des appareils de la maison.

"Il n'y a pas de limites aux services pouvant migrer vers le haut débit mais pour nous, le plus prometteur est certainement la télévision interactive et les opérateurs de télécoms sont intéressés", a souligné Serge Tchuruk, Pdg de l'équipementier Alcatel, lors d'une conférence en marge du salon CeBIT qui s'ouvre à Hanovre.

Alcatel est impliqué dans le projet Sésame TV avec l'opérateur Monaco Télécom (Cegetel) qui permet de recevoir des vidéos à la demande. D'autres groupes expérimentent la télévision via la ligne téléphonique (ADSL) comme TF1, associé à l'opérateur LDCom, ou vont le faire, comme France Télévisions avec France Télécom.

"La progression de la compression de données alliée au haut débit permet d'obtenir une image de qualité, ce qui pourrait doper la vidéo à la demande", selon M. Tchuruk.

Le patron d'Alcatel estime que le haut débit pourrait encore largement progresser pour toucher 30% des foyers d'ici 4 à 7 ans dans les grands pays. Selon l'institut Forrester, quelque 7% des foyers européens sont équipés d'une connexion internet haut débit, contre 70% en Corée du Sud.

De son côté, le Pdg du géant néerlandais de l'électronique Philips, Gerard Kleisterlee, a estimé que le haut débit serait "le canal principal de transmission de tous les contenus et les données" de la maison.

"Il permet une connexion permanente et à grande vitesse. C'est le mode de transmission le plus performant", a-t-il dit.

Dans ce cadre, Philips imagine le concept de la "maison connectée", pour dire que les appareils hi-fi, ménagers et les ordinateurs seront tous connectés.

Mais, admet M. Kleisterlee, "tous ces appareils sont encore loin d'être compatibles et l'accès aux contenus haut débit déjà existants -musique, films- n'est pas encore totalement défini".

Venu de Corée du Sud, pays modèle pour l'essor du haut débit aux yeux des patrons européens, le directeur général de Samsung, Jong-Yong Yun, a mis en avant pour expliquer l'avance de son pays la forte concurrence, l'effort des pouvoirs publics, la densité de population et la fréquence des cafés internet.

"En Corée, le paiement sur mobile existe depuis mai 2002, la vidéo à la demande depuis 1998 et deux transactions boursières sur trois se font en ligne", a-t-il dit.

Pour autant, l'offre des entreprises est encore loin de répondre aux demandes des clients.

"Les clients sont intéressés par la sécurité de leur maison, l'aménagement intérieur et leur santé, des besoins auxquels le secteur ne répond pas. Pour améliorer cette situation, l'industrie des technologies va devoir coopérer avec des secteurs aussi variés que la médecine, la finance, ou les groupe de sécurité", souligne t-il.

Selon lui, que ce soit la voix, les données ou l'image, tout va converger sur des appareils qui auront des utilisations multiples. Dans ce contexte, la valeur ajoutée ira aux concepteurs de logiciels et de services plutôt qu'aux fabricants de matériels.

"Il est très difficile de dire quelles entreprises émergeront. Il faudra être capable de s'adapter très vite et pour cela nous mettons l'accent sur la recherche et le développement", a dit Jong-Yong Yun.

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