L'architecture est aujourd'hui reconnue comme une discipline universitaire, elle entre dans les programmes d'enseignement des écoles du primaire et du secondaire, elle occupe les magazines grand public, elle est partie prenante du développement durable, s'étend aux questions de territoires, du paysage ; elle s'invite en politique et bouscule les enjeux de gouvernance en proposant des logiques de projet face à des logiques institutionnelles ou réglementaires ; progressivement, imparfaitement, mais inexorablement. L'architecture se transforme pour mieux se redéployer. Elle a créé de nouveaux métiers qui s'imposent dans tout le processus de production du cadre de vie, de la fabrication de la ville et du quotidien. Les architectes sont au cœur de cette évolution de notre société et devraient pleinement en bénéficier.
Situtation insupportable
Et pourtant beaucoup trop d'entre eux connaissent de réelles difficultés dans leur exercice. Difficultés d'accès à la commande, précarité, isolement sont le lot quotidien de beaucoup de nos confrères. Il n'est pas supportable qu'à l'heure où la culture architecturale commence enfin à pénétrer les esprits, la profession d'architecte ne puisse trouver les moyens d'apporter sa contribution à un intérêt public reconnu par la loi, dans des conditions décentes, structurées et pérennes.
Décentes ? C'est refuser l'idée que notre société forme à bac +5 des citoyens dont le revenu annuel n'a pas dépassé 25.000 euros en 2009, pour la plupart. Structurée ? C'est défendre l'idée que la pratique collective de l'architecture n'empêche pas l'expression des talents individuels, comme l'on démontré depuis longtemps nombre de disciplines et que le partage du travail et la mise en réseau des compétences seront créateurs de richesse et d'inventivité. Pérenne ? C'est offrir aux jeunes professionnels un autre avenir au sein d'agences à même de capitaliser les savoirs, de renouveler les énergies et d'assurer la solidarité entre générations, ainsi que la sortie d'activité. C'est relancer la commande en proposant un cadre de vie durable, pour que les générations futures n'aient pas à gérer les conséquences d'un désengagement de l'Etat dans des domaines comme le logement, la ville et les territoires. (...) 63%, des architectes déclaraient dans un récent sondage être optimistes pour l'évolution de leur activité. Ils ont raison. Les architectes n'ont pas dit leur dernier mot !
Le texte intégral est à retrouver sur le site Internetwww.architectes-idf.org(rubrique actualité, le 14 janvier 2011)