"30.000 logements sociaux financés", c'est l'objectif que s'est fixé le maire de Paris pour sa mandature qui met également l'accent sur l'environnement et les transports avec un futur Plan de déplacements de Paris (PDP) à la fois "audacieux et pragmatique".
"Puisque nous pouvons toujours faire reculer les limites du mal logement, l'objectif désormais pour cette mandature, avant mars 2008, c'est 30.000 logements sociaux financés à Paris" a déclaré Bertrand Delanoë en présentant ses vœux à la presse.
Le maire a souligné que la Ville, en 2006, avait financé 5.229 logements sociaux, dont 20% des logements très sociaux de toute la France, et que sous la précédente mandature, c'était 1.500 logements sociaux qui étaient financés par an.
Avant le débat parlementaire de janvier, Bertrand Delanoë a également proposé "un blocage temporaire des loyers les plus élevés, avec évaluation, avec évolution", "pour toutes les catégories de la population".
Le maire de la capitale a aussi proposé d'améliorer la loi SRU (Solidarité et Renouvellement urbain) en "multipliant par cinq les pénalités pour toutes les communes qui refusent de tendre vers l'objectif des 20% de logements sociaux et lorsqu'elles ne le font pas, que l'Etat se substitue à elles et réalise les logements sociaux".
Interrogé à propos d'un éventuel "blocage" des loyers les plus élevés pour toutes les catégories de population, M. Jean-Yves Mano, adjoint au Logement, a précisé à l'AFP qu'il serait partisan, "pour tous ceux qui ne peuvent avoir accès au logement social" à Paris, d'un blocage des loyers à la relocation "autour de 16 euros du m2".
"Ce serait réaliste par rapport aux ressources des Parisiens", a-t-il dit, précisant qu'actuellement le loyer à la relocation à Paris est aux environs de 18 euros/m2 et peut aller jusqu'à 25 ou 30 euros/m2 pour des petites surfaces. "C'est inaccessible pour beaucoup de familles", a-t-il ajouté, en soulignant que 50% des Parisiens appartiennent aux "couches moyennes". Selon lui, "compte tenu de l'offre et de la demande, l'Etat se doit de prendre une mesure de blocage des loyers générale".
Sur le front des transports, le maire a affirmé qu'il revendiquait pour le futur Plan de déplacements de Paris (PDP) autant "l'audace que le pragmatisme", pour, qu'à "l'horizon 2020, nous soyons enfin respectueux des normes européennes en matière de pollution".
Ce futur PDP sera "discuté le 12 février" au Conseil de Paris et se sera basé sur "l'innovation" a-t-il promis.
"Cinq ans de changement à Paris cela fait 32% de pollution en moins, dont 20% qui sont dus exclusivement à notre politique de déplacements", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il y avait "une baisse de 9% des émissions des gaz à effet de serre, due à notre nouvelle politique de déplacements".
M. Delanoë a souligné à propos du PDP que "l'efficacité c'est de conduire la transformation en l'accompagnant de l'amélioration de l'offre de transports en commun".
Ce projet de PDP qui vise à réduire, par rapport à 2001, de 40% la circulation automobile à Paris d'ici 2020, est, selon M. Delanoë, "largement influencé par les élus de la banlieue". Il a aussi fait valoir que 140.000 usagers de Paris avaient donné leur avis, ainsi que tous les élus de droite et de gauche.
Jean-Philippe Defawe (avec AFP)