A Toulouse, les ateliers d'assemblage de l'Airbus A350, futur long courrier européen, sont en voie d'achèvement. Des ateliers hors normes avec des sols qui subiront des contraintes de poids très sévères. Livrés à la mi-février, Les dallages béton qui les constituent ont donc été étudiés de près pour répondre auxdites contraintes. Ce travail a demandé de nombreuses études liées notamment à l'emplacement des futurs équipements d'assemblage de l'avion - platines, rails et plates-formes qui enserreront le fuselage de l'A350. Equipements positionnés très précisément sur la dalle béton, qui subira ici des charges importantes. D'où des massifs de fondations et des dimensionnements de dalle calculés en fonction. Ainsi, les épaisseurs de dalles varient de dix-huit centimètres en zone courante à trente et un centimètres en zone avion, là où les pneus de l'A350 ou les engins de manutention exerceront les efforts les plus importants. Au total, près de 14 000 m³ de béton de dallage industriel ont été coulés, dont, dans la partie la plus sollicitée, 9 000 m³ de béton industriel fluide C35/45 type BC6. La formulation de ce béton-là a fait l'objet d'une sélection attentive, notamment pour présenter une rhéologie adaptée et répondre à l'obligation d'une résistance à la flexion de 6 MPa. Sa fluidité, qui n'était pas requise au départ par le maître d'œuvre, résulte d'une proposition du fournisseur de béton, Denjean Cemex Bétons. « Nous avons fait cette proposition pour faciliter la mise en œuvre. Fluide, il est plus simple à mettre en place et surtout il n'est pas nécessaire de le compacter », explique Michel Saada, chef des ventes Deanjean Cémex Bétons.
Remblai liquide
Autre choix technique original, la décision prise en cours de chantier de mettre en œuvre un remblai liquide : « Au départ, il n'y avait que cinq kilomètres de galeries techniques. Il avait donc été décidé d'utiliser un béton de dallage classique pour ces dernières. Mais pendant le chantier, nous sommes passés de cinq à trente-cinq kilomètres, ce qui a changé la donne. Il nous a fallu trouver une solution technique plus économique que le béton de dallage, d'où la proposition de mettre en place un remblai liquide. Une solution habituellement utilisée dans les travaux publics. Nous l'utilisons, par exemple, pour les travaux du tramway de Toulouse », explique Michel Saada. La fluidité du produit a permis, à l'instar des bétons de dallage, une mise en place plus aisée et plus rapide. La galerie proprement dite a été, elle, effectuée en béton hydrofuge (2 700 m³), ce qui a permis d'éviter la réalisation d'une étanchéité pour protéger la nappe phréatique affleurant. Autres ouvrages en béton qui retiennent l'attention sur ce chantier, les poutres et les voiles de quatorze mètres constituant les bâtiments annexes (ateliers Ouest et Nord, bureaux fonction centrale, local carbone Sud et Nord). Pour ces derniers, l'entreprise a coulé près de 300 m3 de béton autoplaçant. Compte tenu de la hauteur des banches et pour faciliter l'écoulement dans les règles de l'art, en respectant un bétonnage régulier et progressif, l'entreprise a placé dans les banches des fers de précontraintes : « Ainsi le béton ne tombe pas et nous obtenons un écoulement régulier ».
