A cheval sur deux communes, cette opération de logements réalisée par les architectes Laurent Gouwy, Alain Grima et Jean-Luc Rames acte la naissance du premier écoquartier de la région Midi-Pyrénées dans le cadre du Grand Toulouse. Un immeuble de 70 logements et 16 maisons individuelles étalent donc à présent leurs façades blanches, dessinant des opacités qui tracent les premières lignes directrices du quartier.
Pour répondre à la démarche environnementale de la ZAC Andromède et au label THPE (Très haute performance énergétique) requis pour ses bâtiments, les architectes ont misé sur l'inertie thermique de l'enveloppe. Solution la mieux adaptée, selon eux, aux importantes variations de température de la région. Adeptes d'une architecture qui exprime sa pérennité par l'épaisseur et l'affirmation des masses, ils ont choisi le principe du double mur ventilé, avec parpaings de béton à l'intérieur et briques à l'extérieur. Des briques blanches venues d'Espagne qui déclinent en un autre coloris le matériau symbole de la ville rose. « Nous n'aimons pas l'effet de plaquage des parements minces et légers comme la tôle, ni sa fragilité qui l'expose au cabossage. Il faut de la matière solide qui vibre à la lumière ! », revendiquent les architectes. Fines et longues (40 cm de long sur 4,5 cm de haut), ces briques composées d'agrégats de marbre enveloppent tous les bâtiments d'un épiderme rugueux. « Des vraies briques de 11 cm d'épaisseur, pas des briquettes de parement comme cela s'est hélas développé un temps à Toulouse », précise Alain Grima. L'appareillage laisse uniquement apparaître les joints horizontaux, striant les murs de longues lignes parallèles et continues.
Outre l'esthétique du mur maçonné, la lame d'air disposée entre brique et béton permet de réaliser des « murs dynamiques qui tiennent compte des fluctuations de température extérieure, et non pas des murs morts, sans réaction face à l'environnement », explique l'architecte. En effet, la lame d'air stabilise la température ambiante intérieure, en éliminant les chocs thermiques produits par les écarts de température entre surface de la paroi externe (pouvant atteindre en été 90 °C !) et celle de la paroi interne. « Idéalement, on pourrait même imaginer, en hiver, de l'air préchauffé par un puits canadien qui remonterait à l'intérieur du double mur », ajoute, convaincu, Alain Grima.


