Sale année pour le BTP en Europe. Rendues publiques en juin, deux études s’accordent sur une baisse de l’activité en Europe en 2013, une quasi-stagnation en 2014, et à des niveaux moindres que dans le reste du monde. Les cures d’austérité à répétition et le contexte économique critique ont prolongé la crise dans lequel s’embourbe le secteur depuis 2008.
Selon le rapport de la Fédération de l’industrie européenne de la construction, publié le 7 juin, l’activité du secteur atteindra son point le plus bas cette année, avec une nouvelle baisse de 2,6%, avant de repartir en 2014. La FIEC ne chiffre toutefois pas cette hausse. De leur côté, le réseau des analystes du réseau Euroconstruct, qui se sont rassemblés à Copenhague le 14 juin, prévoit une diminution de 2,8% en 2013, une stagnation en 2014 (+0,5%), puis une reprise en 2015 (+1,7%). Cette hausse est toutefois conditionnée à une hausse du PIB, seul "driver" pouvant la justifier.
Quand l'Europe ralentit, le monde accélère
Et pourtant, cette grisaille européenne ne doit pas occulter le bond sans précédent de l’activité de construction mondiale. Une étude d’Oxford Economics, publiée fin juin, annonce un nouvel âge d’or de la construction en prévoyant une croissance d’environ 70% de la production à l’horizon 2025, passant ainsi d’un volume total de 6 770 milliards à 11 670 milliards d’euros. L’étude met en avant de nouveaux eldorados du BTP, comme les "Tigres asiatiques" (Indonésie en tête) ou certains pays africains (Nigéria, notamment). Même si le marché chinois devrait décélérer à partir de 2020, il devrait représenter 26% du marché mondial (contre 18% en 2013). À des volumes différents, la croissance du BTP sera aussi dynamique en Inde, au Qatar, au Vietnam, en Thaïlande et en Malaisie. Plongés dans la crise comme l’Europe, les États-Unis devraient retrouver une solide vigueur et continuent de faire partie des grands marchés mondiaux.