Quand Patrick Aligé crée son entreprise, Rhônaplâtre, en 2007, il est inconnu du secteur du bâtiment. Il a cependant pour lui une expérience de trente ans à la direction des achats, dans le milieu industriel. Avec le soutien de son beau-fils, l’entreprise travaille sur la plâtrerie projetée ou manuelle, la peinture classique ou décorative avec des enduits à base de chaux, l’isolation extérieure et intérieure, ainsi que sur les revêtementsde sol et mur.
« Au départ, nous avions une clientèle exclusivement composée de particuliers, explique Patrick Aligé. Six mois après, 20 % de nos chantiers, notamment en plâtrerie et peinture, étaient réalisés pour le compte d’administrations ».
20 000 euros d’investissement pour conquérir les architectes
Afin d’atteindre les objectifs de son plan de développement à trois ans, l’entrepreneur a cependant une idée claire en tête : « Élargir la clientèle vers les architectes d’intérieur et les maîtres d’œuvre. » L’envoi d’un premier publipostage orienté vers les architectes DPLG à 1 200 exemplaires se solde par un échec. Il met alors en œuvre un dispositif peu appliqué dans le Bâtiment pour une entreprise de 10 salariés : le marketing direct.
En février 2008, l’entreprise charge une société spécialisée de distribuer sa plaquette de présentation : 120 000 exemplaires sont envoyés aux particuliers, un millier aux architectes DPLG, 250 aux architectes d’intérieur et une centaine aux bureaux d’études, pour un investissement de 20 000 euros. Cette opération est couplée avec la création d’un site Internet : « Nous n’avions encore aucune référence souligne Patrick Aligé. Nous avons axé notre communication sur le plâtre et le staff en insistant sur notre capacité à démarrer des chantiers rapidement et en s’engageant sur les délais. ».Le résultat est là : pas moins de sept architectes ont choisi de confier des affaires à Rhônaplâtre.
En effet, sept salariés sont dédiés à des chantiers d’un à trois mois, tandis que les trois autres sont destinés à réagir immédiatement sur de nouveaux chantiers : « Les salariés, ont en moyenne entre 30 et 35 ans et sont issus du BTP », ajoute Patrick Aligé. Grâce à ces chantiers de 50 000 à 150 000 euros apportés par les architectes, représentant 40 % de l’activité, le chiffre d’affaires est passé de 400 000 euros en 2008 à 520 000 euros en 2009 et le gérant pense atteindre 720 000 euroscette année. Loin d’être satisfait avec sept mois de carnet de commandes, Patrick Aligé est rivé sur les trois prochaines années. Bientôt Éco-artisan(label de la Capeb), il compte s’orienter vers l’offre globale via une croissance externe, en rachetant des petites entreprises de plomberie ou d’électricité. Deux sites Internet vont être créés, l’un pour les particuliers, l’autre à destination des architectes, tandis que l’entreprise, qui passera du statut de SARL en SAS, va faire envoyer 100 000 exemplaires de sa nouvelle plaquette, notamment pour la population de l’Ouest lyonnais. Déterminé, Patrick Aligé affiche son objectif : « Réaliser 60 % de mon activité avec les architectes. ».Rendez-vous dans trois ans.