Le moniteur N° 4874 du 25 avril 1997
«Ne vous laissez pas gagner par la désespérance. Vous êtes les porteurs de la qualité française, c’est pour cela que vous avez un avenir. » Ainsi parle Jacques Chirac, président de la République, le 22 avril 1997 devant 4 000 étudiants des travaux publics réunis pour l’écouter au salon Intermat.
L’événement, organisé par « Le Moniteur » avec le parrainage de la Fédération nationale des travaux publics, est l’occasion pour le chef de l’Etat de rappeler certains objectifs du gouvernement quant à l’emploi des jeunes, en particulier celui d’en comptabiliser 400 000 en alternance dans l’année. Autre défi pointé par Jacques Chirac, celui de la mobilité des étudiants. Pour le relever, il attend de leur part des initiatives personnelles. « Dans un monde où les techniques évoluent de plus en plus vite, où les métiers changent, où les restructurations s’accélèrent, la véritable sécurité de l’emploi c’est la capacité de chacun de pouvoir passer d’un emploi à l’autre. N’hésitez pas à partir travailler à l’étranger, en Chine, en Europe de l’Est, en Amérique latine… » Le président n’oublie pas, toutefois, de rappeler le dynamisme de certains territoires français : « L’activité et la création de richesses dépendent de plus en plus d’initiatives locales, de projets innovants à taille humaine. »
Certains étudiants prennent ensuite le micro pour rappeler les multiples difficultés auxquelles ils sont confrontés. Caroline Hermary, élève en DUT Génie civil, affirme ainsi que « trouver un stage, pour beaucoup, relève du parcours du combattant. Mais il s’agit d’un ‘‘combat’’ vital, puisque le stage peut parfois déboucher sur un emploi définitif ».
Les jeunes se réjouissent par contre des possibilités d’ascension sociale offertes par le secteur des travaux publics. « Par le biais de la formation continue, qui s’ajoute bien sûr à une bonne formation initiale, le jeune professionnel a toutes les chances de progresser hiérarchiquement », confirme « Le Moniteur ». Enfin, le thème de la solidarité est mis en avant. « Il faut bien reconnaître que les relations sociales sont beaucoup plus conviviales dans les travaux publics que dans l’industrie », affirme ainsi Nicolas Gouiffes, élève à l’Ecole spéciale des travaux publics de Cachan.
« Le président de la République est sorti entouré, dans une joyeuse cohue, par les 4 000 jeunes désireux de le saluer », conclut « Le Moniteur ». Une récréation pour le président, qui allait être rapidement confronté à des soucis d’un autre ordre : la veille de cette rencontre, le 21 avril 1997, il avait annoncé sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale.
