Comment soutenez-vous le secteur du BTP et qu’attendez-vous des entreprises ?
Nous sommes en situation de guerre économique, le conseil général et les entreprises doivent se soutenir mutuellement. Nous consacrons 33,7 % du budget à l’investissement dans des travaux sur nos bâtiments et dans l’aménagement.
Lorsque nous décidons d’un PPP comme celui qui concerne la route Epinal - Saint-Dié pour 200 millions d’euros ou lorsque nous engageons 50 millions d’euros pour construire un réseau haut débit desservant les chefs-lieux de cantons, nous exigeons des grands groupes candidats qu’ils intègrent des entreprises locales dans leur groupement. Nous poursuivons des aménagements importants comme celui de la base logistique de Damblain pour laquelle nous construisons une liaison avec l’autoroute A31 et un raccordement à la voie ferrée. Les grands travaux routiers que nous programmons par ailleurs représentent plus de 90 millions d’euros.
En contrepartie de ces efforts, je demande aux entrepreneurs du BTP vosgiens qu’ils me soutiennent vis-à-vis de la population.
Comment le conseil général contribue-t-il à la structuration d’une filière bois-construction dans les Vosges ?
L’épreuve de la tempête de 1999 nous a permis d’initier le regroupement de la gestion des parcelles privées. 3 520 parcelles ont ainsi été regroupées depuis 2001. Nous avons ensuite lancé, au début des années 2000, la construction de deux collèges en bois à Mirecourt et à Senones. A l’époque, nous n’avions pas trouvé de candidat vosgien ! Le conseil général a ensuite lancé la charte bois pour accompagner et subventionner les communes utilisant le bois dans leurs constructions. Définissant un concept novateur de vitrine du bois, le plan quadriennal 2004/2007 a contribué à promouvoir à la fois la source d’énergie et le matériau de construction. Je mise aujourd’hui sur l’implantation du scieur allemand Pollmeier, qui représente un investissement compris entre 50 millions et 70 millions d’euros et 150 créations d’emplois, pour permettre à la filière bois vosgienne de se moderniser et de rattraper son retard.
Depuis des décennies vous vous battez pour le désenclavement des Vosges. Que reste-t-il à faire ?
Lorsque nous avons lancé l’électrification des voies ferrées vosgiennes, personne ne croyait que le TGV arriverait jusqu’à Saint-Dié et Remiremont. Maintenant c’est fait. Nos voies rapides n’étaient pas prolongées au-delà de la crête des Vosges, maintenant le département du Haut-Rhin n’est plus hostile à nos projets. Par ailleurs nous avons achevé la liaison avec la Haute-Saône.
J’ai la faiblesse de penser que le plus difficile est accompli. Pour l’avenir nous avons obtenu le lancement des études pour une liaison TGV Epinal - Belfort.
Par ailleurs, je me bats encore pour le doublement du tunnel Maurice-Lemaire. Le transport routier est vital pour le bassin d’emploi de Saint-Dié qui doit avoir un accès rapide à l’Alsace. Les récents travaux sur ce tunnel qui est le plus long de France n’ont rien arrangé. Avec un seul tube, il présente encore des dangers et les tarifs trop élevés n’ont pas permis d’améliorer le trafic des camions qui empruntent toujours les cols. Hier, nous étions coupés de la métropole Nancy-Metz et de l’Alsace, aujourd’hui cet isolement est rompu.
La saison hivernale qui s’achève a été exceptionnelle pour les Vosges, en partie grâce à un enneigement satisfaisant. Comment le département peut-il espérer conforter son attractivité, même en cas d’hiver doux ?
Dans les années 90, les avances remboursables accordées par le conseil général et le conseil régional de Lorraine ont sauvé plusieurs stations de la faillite après plusieurs hivers sans neige. Aujourd’hui, nous accompagnons les trois grands projets en cours à la Bresse, au Ventron et à Gérardmer. Nous apportons également un concours indirect à l’attractivité en finançant des infrastructures routières, en assurant l’accès aux stations par le déneigement et le salage et en participant au financement de quatre tremplins-écoles.