Crise du logement, nouveau chapitre intitulé « Les taux se stabilisent ». Après des mois de hausse, ceux-ci sont désormais compris entre 3,70% et 4,25% sur 15 ans, 3,90% et 4,45% sur 20 ans et 4,10% et 4,60% sur 25 ans, selon Meilleur Taux.
« Depuis plusieurs semaines, les taux des crédits immobiliers se stabilisent et les derniers barèmes reçus ne bougent pas. Pour certains, ils sont même très légèrement en baisse. C’est également la première fois depuis janvier 2022 que nous ne recevons pas de barèmes haussiers », développe le courtier en ligne.
Son concurrent Prelys Courtage constate de son côté une baisse des taux, de 0,10 et 0,20 centimes, au sein de « deux banques nationales ». L’enseigne de courtage en prêts immobiliers y voit « une réponse positive aux besoins du marché, offrant ainsi des opportunités accrues pour les emprunteurs », investisseurs ou occupants.
Baisse des taux directeurs dans les six mois ?
Ces premiers signes baissiers devraient se généraliser. La rapide hausse des taux directeurs de mi-2022 à mi-2023 semble porter ses fruits, l’inflation annuelle continuant de refluer. En novembre : +2,4% dans la zone euro, +3,4% en France.
Conséquence, de plus en plus de prévisionnistes (Bank of America, Banque Postale, Deutsch Bank…) tablent d’ici juin prochain sur un léger desserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Une première depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. Conflit qui avait amplifié la flambée des prix énergétiques liée à la reprise économique post-confinements en 2021.
Des logements trop chers
Revenons au contexte franco-français : la baisse des transactions immobilières, de 18% entre septembre 2022 et septembre 2023, selon le Conseil supérieur du notariat, entraîne une réduction en cours des effectifs au sein des études notariales, et d’autres métiers fragilisés par la crise du logement, comme les promoteurs immobiliers dont les produits finis peinent à trouver preneurs (des clients solvables).
Dans le neuf, les prix des logements en Ile-de-France ont encore augmenté au troisième trimestre, mais seulement de +1,3% sur un an, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Les prix en régions étaient également en hausse (+2,7%), mais tendent à stagner depuis le début de l’année.
Dans l’ancien, les observateurs s’accordent sur un recul global des prix de vente de 2% sur un an. Meilleur Taux table à fin janvier sur une baisse annuelle de 3,5%.
Des ajustements insuffisants
Sur fond de crise de la demande, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) a annoncé début décembre des ajustements pour faciliter l’obtention de prêts immobiliers, point de discorde entre le gouvernement et les acteurs du logement, contraints de réduire leur masse salariale. Problème : agents immobiliers, constructeurs de maisons individuelles ou encore promoteurs demeurent insatisfaits.
Citons la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) qui regrette que l’allongement de la durée de remboursement maximum de 25 ans à 27 ans « ne concerne que les dossiers intégrant des travaux de rénovation supérieurs à 10% du coût total du projet, et non l’ensemble des achats immobiliers ».