Comment définissez-vous Kompozite ? Est-ce un acteur de la data ou de la construction ?
La particularité de Kompozite, c’est d’employer à parts égales des data scientists et des ingénieurs de la construction. Les données sont parfois simples à traiter, mais parfois plus compliquées. Elles nécessitent alors une connaissance métier, que nous sommes en mesure d’apporter. Un algorithme peut évidemment détecter la plus grande partie des informations utiles, mais il y a toujours vérification par une personne au sein de Kompozite de la pertinence des données. Cela vaut aussi pour les mises à jour, très bien traitées par la base Inies, mais que nous vérifions systématiquement.
Vous avez obtenu le feu vert d’Inies pour l’exploitation de la base des FDES. Y a-t-il des restrictions à cet usage ?
Nous avons effectivement discuté durant plusieurs mois avec Inies, avant d’être validé par son conseil scientifique fin décembre 2022. La limite qui nous est posée, c’est de ne pas pratiquer l’éco-score, qui nous est juridiquement interdit à partir des données Inies. Mais ce n’est pas notre vocation, Kompozite cherchant avant tout à produire une donnée impartiale et scientifique, avec en ligne la comptabilité carbone qui se développe au sein de nombreuses entreprises. Pour traiter beaucoup de datas, je sais qu’on peut faire dire tout et son contraire à un carbone score selon la façon dont on oriente la donnée.
Ce ne sont donc pas les industriels qui financent votre système ?
Non, les informations proviennent directement de sources certifiées, telles la base Inies. Notre plate-forme offre aux industriels la possibilité de se rendre visibles, mais l’information dont nous nourrissons nos clients ne vient pas directement d’eux.
Créée plutôt pour le monde de la conception, votre entreprise trouve un débouché inattendu dans le négoce, comme en atteste votre partenariat avec SGDB France. D’autres enseignes sont-elles intéressées ?
Oui, nous avons plusieurs contacts approfondis avec des négoces, des groupes comme des indépendants, en France et en Europe. Nous pouvons leur fournir l’information sur le carbone, mais aussi sur beaucoup d’autres champs, comme la consommation d’eau ou la teneur en produits recyclés, qui sont toutes contenues dans les FDES et les PEP. Beaucoup de fournisseurs ne savent d’ailleurs même pas qu’ils disposent de ces données… Or, elles intéressent les négoces, mais aussi les majors de la construction.
Le négoce dispose déjà de plusieurs référentiels, comme Fab.dis ou Edoni. Avez-vous vocation à les remplacer ?
Non, pas du tout. Nous avons d’ailleurs échangé très librement récemment avec les responsables de Fab.dis. Ce que vous citez, ce sont des référentiels, des langages communs. Nous apportons de la vérification, mais aussi de la technologie pour envoyer la donnée. Notre outil peut d’ailleurs servir à d’autres usages, comme par exemple l’identification de nouveautés dans la base Inies présentant de meilleures performances environnementales.
La base Inies ne couvre pas toutes les familles de produits distribuées par les négoces. Comment envisagez-vous d’étendre votre outil aux EPI, au vêtement de travail ou encore à l’outillage ?
C’est un sujet de R&D pour Kompozite. Nous regardons effectivement comment traiter de nouveaux champs, d’autant que le négoce quincaillerie-outillage se montre intéressé par notre outil. Les EPI constituent une très bonne cible, que nous sommes en train de travailler.
