Début d’année difficile pour les travaux publics

Comme le redoutaient les professionnels des travaux publics, la situation conjoncturelle du secteur en ce début d’année 2009 est inquiétante.

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Forte baisse des entrées de commandes en février

Dans une note de conjoncture publiée le 14 avril, la FNTP indique que "la baisse d’activité s’est accentuée au cours des trois derniers mois. Les travaux réalisés comparés à un an d’intervalle reculent de plus de 14% sur la période de décembre à février. Pour le seul mois de février, la baisse est de 18%". Et les carnets de commande continuent à s’éroder. "Les entrées de commandes demeurent atones, constate la FNTP. En février, elles sont inférieures de près de 27% à celles de l’an passé. Au cours des trois derniers mois, elles reculent de près de 10% comparées à un an d’intervalle". Et si la note de conjoncture ne le précise pas, les professionnels constatent que l’activité baissant, les prix se tendent.

L’impact sur l’emploi est très sensible puisque sur la même période, les heures effectuées par le personnel intérimaire plongent avec une baisse de 40%. S’agissant des ouvriers permanents, la diminution est moindre avec «seulement» - 10%. En février, les effectifs ouvriers permanents s’établissaient à 180.100 (en données provisoires), soit 2.800 de moins qu’en janvier 2008.

"Gare à la deuxième lame du rasoir !"

Ce début d’année difficile n’est pas une surprise au vu du peu d’appels d’offres lancés par la commande publique. L’impact des 1.000 projets du Plan de relance français se fera sentir, au mieux, à partir du troisième trimestre 2009. Et restera limité. Seules les collectivités locales sont en mesure de créer un véritable soutien à l’activité. Depuis le début de l’année, Patrick Bernasconi, président de la fédération, ne cesse d’alerter les maîtres d’ouvrage publics sur la nécessité de lancer rapidement les travaux. Avec des chiffres simples : un million d’euros de travaux, ce sont six emplois préservés. Au global, les 10.705 projets recensés par la FNTP pèsent 20 milliards d’euros, soit six mois d’activité complète pour la profession. Les collectivités locales semblent sensibles au message si l’on en juge par le succès du dispositif de remboursement anticipé de la TVA. Mais Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) est plus réservé : "je suis assez pessimiste quant à la capacité des collectivités locales à soutenir l’activité du BTP l’année prochaine. On a beaucoup mis en avant la mesure de remboursement anticipé de la TVA dont on estime qu’elle pèserait 2,5 milliards d’euros dont 30% iraient au BTP. Mais soyons prudents. D’abord parce qu’il ne s’agit finalement que d’une avance de trésorerie. Ensuite, parce que la baisse des recettes fiscales -notamment celles liées aux droits de mutation- a peut-être été sous-estimée par les collectivités locales. De sorte que l’on pourrait assister à un resserrement des budgets d’investissements l’année prochaine" (1). Et de conclure : "Gare à la deuxième lame du rasoir !"

(1) Retrouvez l’intégralité de l’interview de Xavier Timbeau dans le dossier consacré à Intermat 2009 à paraître vendredi 17 avril dans le Moniteur.

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Baisse des travaux : variations en volume sur 12 mois glissants Baisse des travaux : variations en volume sur 12 mois glissants

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