Des équipements de plus en plus individuels

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Si les EPI sont « individuelle », ils ont trop souvent un caractère impersonnel. Pendant longtemps, les fabricants n’ont répondu qu’à une seule préoccupation : être conforme aux normes. Si cela peut suffire à satisfaire les obligations légales, cela ne garantit d’aucune manière l’effectivité du port des équipements. Les choses évoluent et les industriels s’intéressent de plus en plus aux besoins de chaque utilisateur. La grande tendance actuelle est la déclinaison par métier. Capital Safety a ainsi développé toute une gamme de harnais de sécurité antichute de manière à répondre aux spécificités de chaque famille de métier. « Certaines professions ont besoin de s’accroupir alors que d’autres travaillent debout. Du coup, les sangles des cuisses ne sont plus arrondies pour offrir un meilleur confort en position accroupie. Les soudeurs sont soumis à des projections de métal en fusion qui peuvent endommager les sangles en matériaux synthétiques. Les sangles des harnais de leur profession sont armées de fibre de kevlar. Capital Safety sait aussi répondre à l’émergence de nouvelles professions, comme celle de l’installation et de la maintenance des éoliennes. « Le risque est que le harnais frotte et s’use sur le fût de l’éolien durant les opérations. Nous avons conçu un harnais spécifique qui évite ce problème. » Métier, taille, système d’encrage, au final ce sont plus de 10 000 références que Capital Safety dénombre à son catalogue.

Personnalisation et spécialisation métier

La tendance de l’adaptation déclinaison métier est également très spectaculaire chez les fabricants de gants. « Nous avons multiplié notre gamme par deux », explique Catherine Brazier, directrice commerciale de la division BTP et jardin de Rostaing International. « Au total, nous avons 18 types de gants métier. L’entreprise de l’Ain, qui dispose de quatre usines au Vietnam, a connu le couronnement de cette démarche avec le gant Mac Pro qui dispose du label « recommandé par les maçons » décerné par l’OPPBTP. « L’initiative en revient à la Capeb qui a lancé un appel d’offre pour la conception d’un gant qui réponde spécifiquement aux besoins de protection des maçons. Il aura fallu deux ans d’échange et de test pour finaliser ce produit », développe Catherine Brazier. Le gant Car Pro destiné aux carreleurs est lancé. Rostaing compte bien reproduire la démarche avec d’autres métiers.

« La tendance est clairement à la personnalisation des EPI », confirme Serge Collomb, directeur d’EPI Center. « Avant il importait peu que les vêtements de sécurité soient bien adaptés à chaque utilisateur. Maintenant, les fabricants ont multiplié les tailles pour que les utilisateurs bénéficient de confort mais aussi pour qu’ils aient meilleure allure », explique-t-il. Uniwork, un fabricant italien de vêtement de travail propose depuis un an une déclinaison « femme » de sa gamme de vêtements professionnels de la construction. « Les EPI doivent être valorisants, si on veut que les gens les portent naturellement », constate Serge Collomb. La bataille du look a même déjà commencé. Son enjeu dépasse celui de l’esthétisme. Le véritable enjeu, tant en termes de gain de santé publique que de chiffre d’affaire et de part de marché, est celui de l’appropriation des EPI par les professionnels de la construction.

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