LA DEMANDE FAVORISE LES BOIS SECS ET RECONSTITUéS Pilier de l’éco-construction et du développement durable, le matériau bois séduit de plus en plus de clients, notamment sous ses aspects secs et élaborés.
La filière bois est globalement confiante sur l’évolution de ce matériau sur le marché du BTP, du fait de la demande de plus en plus forte en produits écologiques, de la bonne santé actuelle de la construction de maisons individuelles et des campagnes de promotion de la filière bois. « Le bois d’œuvre pour la construction a un avenir plutôt prometteur, souligne Gwénolé Lees, chef de marché Bois chez PBM ; notamment sur le segment de la maison ossature bois qui a un potentiel de développement en France. » Ce secteur représenterait, en effet, 6 % des constructions de maisons individuelles dans l’Hexagone aujourd’hui, à comparer aux 20 % en Allemagne et 95 % en Scandinavie et aux USA. « L’avenir est bon pour le bois d’œuvre mais aussi pour tout ce qui est bois de décoration résineux (lambris, bardages), en pleine explosion aujourd’hui… », poursuit le chef de marché de PBM.
« C’est clair que, maintenant, la demande veut de plus en plus des produits séchés, ajoute Thomas Sève, directeur commercial de Monnet Sève. Les architectes et les charpentiers, qui sont les grands prescripteurs en bois d’œuvre pour la construction, préfèrent travailler ce type de produits. » Des bois secs mais aussi des produits plus élaborés, comme des charpentes rabotées ou traitées, ou encore ce que les Anglo-saxons nomment les EWP : des bois reconstitués aux caractéristiques techniques supérieures. Pour Dominique Millereux (FIBC) : « C’est une tendance lourde de par le monde. En maison individuelle, les EWP se développent. La demande est de plus en plus forte pour des bois conditionnés, séchés, classés, avec un bon rapport qualité-prix ».
DES SERVICES AUSSI éLABORéS QUE LES PRODUITS Le développement de la demande en bois à valeur ajoutée s’accompagne d’une attente supérieure en termes de services et d’informations.
Malgré la part importante des ventes directes, les charpentiers et menuisiers se montrent fidèles au négoce. Mais cette fidélité s’accompagne d’une exigence de services qui, au-delà du prix et de la disponibilité des produits – les deux premières attentes classiques – concerne l’information sur les produits et la structuration de l’offre.
« Les professionnels sont en attente d’informations de la part des négoces sur la qualité des bois et sur l’évolution des normes, notamment en ce qui concerne le traitement des bois mais aussi sur la siccité des bois utilisés dans la construction. Ils sont de plus en plus pointilleux sur ce point », remarque Gwénolé Lees. Pour répondre à cette demande, les négociants, mais aussi les GSB, ont mis en place des plans de communication interne et de formation sur la traçabilité des bois.
En ce qui concerne le référencement, la demande s’oriente soit vers des gammes larges, en nombre de sections, adaptées aux spécificités régionales, soit, au contraire, vers des gammes structurées et marketées. C’est ainsi que les réseaux leaders du secteur : Point P, Réseau Pro (PBM), Samse et des adhérents du groupement Népoban, ont développé une offre particulière en produits ossature bois. Cela s’est traduit notamment, pour PBM et Point P, par le dépôt de marques distributeurs : Batimob pour le premier nommé et Mobissimo pour le second ; Samse devant annoncer prochainement le lancement de sa propre marque.
Batimob, par exemple, regroupe l’ensemble des produits nécessaires à la construction d’une maison à ossature bois, dans un nombre limité de sections de bois (quatre références), comme cela se fait sur le marché américain qui n’utilise, pour bâtir toute une maison, que quatre ou cinq tailles de sections. Dans ces gammes sous MDD, les bois proposés sont évidemment secs, rabotés et conditionnés.