Modernisation des équipements sanitaires, avec pose de robinetterie économe en eau, tel est l'axe prioritaire d'un programme d'une dizaine d'opérations pilotes menées par l'union des fédérations d'organismes HLM (UNFOHLM). But avoué : mieux maîtriser la consommation d'eau, et sensibiliser les locataires aux baisses de charges possibles.
L'Office public d'HLM de Chelles (77) a conduit l'une des opérations. Il s'agit de la résidence Gay-Lussac, un petit ensemble de logements collectifs. Construite dans les années 60, cette cité rassemble 85 logements de 2 à 5 pièces principales, répartis dans sept bâtiments de deux ou trois étages seulement. Cette configuration particulière se traduit par une meilleure qualité de vie, ce qui explique que le quart des appartements n'ont jamais changé de locataire.
« Ce contexte favorable est déterminant pour la conduite de l'opération », souligne Didier Moreau, responsable du patrimoine de l'office. L'accueil et la prise de conscience des locataires sont en effet essentiels : si la performance des équipements installés n'est pas exploitée, on ne peut guère en attendre une économie. De son côté, Jean Rabdon, directeur général de l'office remarque « que le prix de l'eau distribuée sur la commune a sensiblement augmenté au cours de ces dernières années. Le mètre cube coûte aujourd'hui 20,17 francs HT ».
Des mitigeurs à double vitesse
Dans tous les logements, évier, lavabo et WC, ont été remplacés. L'ancien bac à douche (modèle d'origine sur pied) a été également déposé pour faire place à une baignoire, dans deux cas sur trois ou, alors, à une cabine de douche moderne. En ce qui concerne la robinetterie, les WC sont dotés d'une chasse à double volume (de marque Gébérit), tandis que les appareils sanitaires sont équipés de mitigeurs mécaniques monocommande à tête céramique. Deux fournisseurs ont été retenus : Grohe et Hansa. Il s'agit notamment de modèles à « double vitesse » (la manette marque un point de résistance pour signaler le passage à des débits élevés).
Remise à neuf des colonnes
Les réseaux intérieurs d'alimentation et d'évacuation, ont été systématiquement renouvelés tandis que l'installation électrique des salles d'eau a été remise aux normes de sécurité. Il a fallu également intervenir au niveau des finitions et du carrelage. Par contre, la production d'eau chaude individuelle - assurée par ballon électrique - n'a pas été modifiée.
Le coût total de ces travaux s'élève à 1,52 million de francs HT, soit un investissement de 17 900 francs HT par logement. Le maître d'ouvrage a bénéficié d'une subvention de l'agence de l'eau Seine-Normandie d'un montant de 140 000 francs.
L'opération a été complétée par une remise à neuf des colonnes (alimentations et évacuations collectives) pour un montant de 800 000 francs HT. Désormais un seul compteur d'eau a été installé par colonne malgré la réticence initiale de certains occupants. La solidarité a finalement joué et la répartition s'effectue à parts égales entre la consommation des deux ou trois logements distribués par chaque compteur.
Comme le chantier a été terminé au début du mois d'avril 1999, il est donc encore trop tôt pour en tirer des enseignements définitifs. Toutefois, le projet du bureau d'étude CI 106 prévoyait une économie d'eau de l'ordre de 10 à 15 %. Le premier relevé mensuel effectué par le maître d'ouvrage, entre le 15 avril et le 15 mai derniers, fait état d'une consommation de 631 m3. Or, la moyenne mensuelle pour l'année 1998 était de 842 m3. « Nous sommes sur la bonne voie, et nous pensons que nous allons nous situer bien au-delà des 15 % d'économie », estime le responsable du patrimoine.
FICHE TECHNIQUE
Maître d'ouvrage : Office public d'HLM de Chelles (77).
Maître d'oeuvre : Bureau d'étude CI 106 (94).
Plomberie sanitaire : Entreprise Daniel Péchon (77).
PHOTO : Dans tous les logements les appareils sanitaires ont été remplacés et équipés de mitigeurs mécaniques monocommande à tête céramique.
