Élagage des arbres d’ornement : avec ou sans nacelle ?

Si la nacelle s’avère souvent une alliée précieuse pour l’élagueur, en revanche, il est des situations où son usage n’est pas recommandé.

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PHOTO - double.eps

À chaque chantier correspondent des techniques appropriées permettant de combiner le respect des objectifs qualitatifs de la plantation, les contraintes du site, la sécurité des personnes et l’optimisation des coûts. Pour élaguer les arbres, dans certaines configurations, l’utilisation des nacelles peut s’avérer être un atout. Celles que l’on utilise pour ce type d’intervention sont identiques à celles que l’on emploie pour les autres travaux en hauteur. En effet, en matière de législation, l’arbre est considéré comme un immeuble par nature ( !) et la réglementation applicable aux entreprises d’élagage est la même que pour celles du bâtiment.

6 catégories de nacelles. Les nacelles, ou plus exactement, les Plates-formes Élévatrices Mobiles de Personnel (PEMP), sont composées de plusieurs éléments :

un châssis porteur qui peut être automoteur (la plate-forme doit alors être amenée sur le site avec un porte-char), poussé ou remorqué.

une structure extensible, solidaire du châssis, constituée soit d’un bras articulé ou télescopique, soit d’un mât vertical télescopique, soit d’une structure à ciseaux (pour les machines à tailler). Elle permet d’amener la personne à la hauteur de la zone de travail.

une plate-forme de travail, entourée d’un garde-corps (ou constituée d’une cabine) servant de poste de travail. C’est la nacelle proprement dite.

Les PEMP sont classées en trois catégories :

Type I : leur déplacement est admis uniquement lorsque la plate-forme est en position repliée (pour les chantiers de petite envergure, qui ne nécessitent pas de nombreux déplacements entre les arbres).

Type II : leur déplacement est possible avec la plate-forme en position haute, commandée depuis le châssis. Elle mobilise au minimum trois personnes : une au sol, une dans la nacelle et le chauffeur.

Type III : la translation est possible avec la plate-forme en position haute, commandée depuis la nacelle (le châssis est automoteur). L’élagueur n’a pas besoin de redescendre entre deux arbres. Elle ne nécessite que deux personnes : une au sol et une en hauteur.

Chacune de ces trois catégories comprend deux groupes :

Groupe A : leur élévation est verticale. Il n’y a pas de déport possible sur les côtés (ce type d’appareil est rarement utilisé en élagage).

Groupe B : l’élévation est multidirectionnelle. Les plus couramment utilisées en élagage sont les types IB et IIIB, plus rarement les nacelles de type IIB (difficiles à trouver en location).

Le code du travail (article R-233-13 19, décret du 2 décembre 1998) exige que le chef d’entreprise délivre au travailleur utilisateur de la nacelle une autorisation de conduite, sur la base d’une évaluation qui comprend trois volets :

un examen d’aptitude à la conduite, réalisé par le médecin du travail.

un contrôle des connaissances et du savoir-faire de l’opérateur pour la conduite en sécurité de la nacelle.

un contrôle des connaissances du site d’utilisation et des instructions à respecter sur celui-ci.

Sécurité, rentabilité et qualité des travaux.La formation nécessaire pour obtenir une autorisation de conduite peut être réalisée en interne dans l’entreprise ou la collectivité. Il est à noter que la personne assurant la surveillance au sol doit être également détentrice de l’autorisation de conduite, afin de pouvoir intervenir sur les commandes de secours en cas de besoin. Dans le cadre des marchés publics, un autre type de certificat est souvent demandé par les maîtres d’ouvrage. Il s’agit du Caces (Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité). Face aux nombreux accidents du travail mettant en lumière un usage inadapté d’une plate-forme, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a établi des recommandations d’utilisation pour chaque type d’engin. Elles définissent les conditions d’obtention du certificat. Attention, ce dernier renseigne sur la compétence vis-à-vis d’un type de matériel, mais pas sur la capacité à effectuer un travail particulier, les tests étant les mêmes, quel que soit le métier de la personne (peintre, électricien ou élagueur !). L’examen doit être organisé par une personne qualifiée, obligatoirement extérieure à l’entreprise et appartenant à un organisme « certificateur de qualification ». Cette formation a donc un coût non négligeable, d’autant qu’il faut passer un Caces pour chacune des catégories de nacelle. Christian Pagniez (formateur en élagage) précise que « l’obtention du Caces ne constitue pas une obligation légale, mais une recommandation de la CNAM apportée dans le cadre de ses actions de prévention des risques professionnels ». Il rappelle que « même si le salarié possède ce certificat, l’obtention de l’autorisation de conduite légale délivrée par l’employeur reste obligatoire ».

Afin d’optimiser le choix de la nacelle en fonction des différentes spécificités du chantier, plusieurs paramètres doivent être pris en compte par les professionnels de l’élagage : l’accessibilité au site (hauteur et largeur d’accès), la charge à transporter dans la nacelle (opérateur et matériels), les déports nécessaires, la présence ou non de réseaux aériens, l’état du sol sur lequel la nacelle circule et prend ses appuis (pente, matériau…), la vitesse du vent et, bien sûr, le type de travail à réaliser de même que la hauteur d’exécution. Face à l’ensemble de ces contraintes, il apparaît que si l’utilisation d’une nacelle peut être judicieuse dans certains cas, elle ne peut toujours égaler la polyvalence de l’élagueur grimpeur.

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