Dans une adresse aux préfets de près de deux heures, ce jeudi 15 septembre 2022, le président de la République a souhaité "donner de la transparence sur l’action du gouvernement". Il s’agit, dans une situation qu’Emmanuel Macron juge difficile du fait de l’inflation et de l’explosion des coûts de l’énergie, d’avancer selon trois priorités à moyen terme : "renforcement de la souveraineté, de l’égalité des chances et des solidarités entre génération, et renforcement de l’unité républicaine". Au chapitre de la souveraineté figure l’action du gouvernement pour mettre en œuvre un agenda de transition écologique dans lequel s’inscrit un "plan de rénovation thermique de 700 000 logements par an", comme il l’avait annoncé durant la campagne présidentielle. Un "objectif essentiel, a insisté le chef de l’État, car il en va de notre souveraineté économique et climatique".
Aménager le territoire par les projets
Au-delà de cet agenda à moyen terme, Emmanuel Macron s’est étendu sur la nécessité, pour les préfets, d’incarner un projet d’aménagement du territoire pour le pays. "Vous devez continuer à aménager la trame sensible du pays par des projets concrets", a-t-il jugé. Pour lui, c’est la réalité des projets qui sortent de terre qui permet de répondre au "trouble démocratique" que connaîtrait notre pays depuis la crise des gilets jaunes. "Ce que j’attends de vous, c’est que vous soyez les aménageurs des territoires par les projets", a-t-il encore ajouté. Pour plus d’efficacité de l’action publique, Emmanuel Macron a demandé aux préfets de "simplifier les dispositions" et "d’agréger les réponses".
Le chef de l’État a notamment cité le programme Action Cœur de ville comme un exemple de simplicité et d’efficacité : "c’était simple, on a agrégé des solutions simples en traitant les demandes des élus au niveau local et en réduisant la complexité administrative, ce qui a fait moins de tuyaux d’orgues gouvernementaux". Le chef de l’État a appelé à la création d’une boîte à outils de politiques publiques à même de répondre de façon pragmatique à des problématiques différentes selon les territoires : "il existe quatre grandes problématiques, a détaillé Emmanuel Macron, celle des métropoles, des quartiers politique de la ville, des petites villes et enfin celle des territoires en déprise". Le président de la République a ensuite répété que le rôle d’aménageur était "absolument essentiel", et qu’il ne pouvait plus être question d’appels à projets nationaux pour aménager le territoire.
Vers une stratégie nationale zéro artificialisation
Le chef de l’État s’est également enorgueilli de l’ouverture, d’ici la fin de l’année, de six nouvelles sous-préfectures, et a appelé les préfets à déconcentrer au niveau local leurs décisions. "Il y a eu une régionalisation des politiques publiques, notamment au niveau du logement. Vous devez maintenant être les acteurs de la déconcentration au niveau local", a insisté Emmanuel Macron.
Le locataire de l’Élysée a abordé, en fin de discours, la mise en œuvre du ZAN, en appelant à "une application intelligente et à des latitudes pour les territoires". S’il reconnaît que "l’objectif national est le bon", il a promis aux représentants de l’État dans les territoires que la Première ministre reviendrait vers eux avec une "stratégie nationale" ainsi qu’une "déclinaison locale" dans les prochains mois. Le chef de l’État a également promis que des crédits seraient mis en place pour mettre en œuvre cette stratégie zéro artificialisation.