En 2023, seulement 60000 logements neufs ont été réservés par les particuliers

En attendant les données consolidées de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), la société de conseil Adéquation dresse un premier bilan du marché de la promotion immobilière de logements, fragilisé depuis plus d’un an par la chute des ventes.

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Un panneau publicitaire informant les passants de la construction de logements dans le quartier Jean Zay à Antony (Hauts-de-Seine).
Un panneau publicitaire informant les passants de la construction de logements dans le quartier Jean Zay à Antony (Hauts-de-Seine).

Adéquation fait le bilan du marché de la promotion immobilière et il est très mauvais. En 2023, 60 000 logements neufs ont été réservés par les particuliers à l’échelle nationale. Un volume en baisse de -35% par rapport à 2022 et de -54% par rapport à 2019, l’année de référence post-pandémie, selon ses chiffres annoncés le 15 janvier.

La chute des ventes, visible depuis le troisième semestre 2022, s’explique en partie par la rapide hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui remonte à juillet 2022, pour lutter contre l’inflation. La BCE n’a plus relevé ses taux depuis septembre dernier, d’où une stabilisation des taux de crédits immobiliers, voire une baisse chez certaines banques.

Les particuliers investisseurs ont manqué d’appétit

Adéquation met en outre l’accent sur les particuliers investisseurs. Ceux-ci ont acquis seulement 21 300 logements en 2023, soit deux fois moins qu'en 2022.

Le manque d’appétit pour le logement de cette typologie de clients se traduit par un allongement des délais de commercialisation. Avant la crise, les particuliers attirés principalement par le Pinel permettaient aux professionnels d’atteindre rapidement un niveau de pré-commercialisation acceptable. Au 1er janvier 2025, le dispositif de défiscalisation, récemment assimilé à de « la drogue fiscale » par Patrice Vergriete, alors ministre délégué au Logement, aura disparu.

Des prix « quasiment stables »

Autre indicateur inquiétant : le stock. Adéquation a recensé 100 000 logements neufs disponibles au 31 décembre 2023. « Un volume identique à celui observé fin 2022, compte tenu de la forte baisse des nouvelles opérations, des ventes en bloc réalisées et des abandons de programmes », résume la société de conseil. Ce qui oblige les promoteurs et les métiers connexes, des architectes aux notaires, à réduire leur masse salariale...

Concernant les prix, ceux-ci demeurent « quasiment stables » sur un an, à 5 350€/m² en moyenne nationale. Par rapport à 2019, la hausse des prix payés par les clients affiche +17%. La baisse des prix ces prochains mois est une des clés pour lutter contre la crise de la demande. A condition que les promoteurs s’y retrouvent économiquement. Pour l’heure, Altarea, Icade et les autres préfèrent lever le pied sur les mises en chantier, par crainte de ne pas trouver preneurs.

La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui regroupe petits et grands comme le leader à la peine Nexity, annoncera ses chiffres 2023 le 15 février prochain.

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