« Un procédé chimique sans produit chimique » : Pascal Beckerich, ingénieur d'affaires à Vivirad, résume ainsi la technique Electron Beam de désinfection d'effluents aqueux par accélération d'électrons que commercialise la PME alsacienne.
Ce procédé repose sur l'application du principe du balayage d'électrons dans un tube sous vide. La différence de potentiel provoque la destruction de molécules d'ADN, la création de radicaux libres, puis de nouveaux liens atomiques, sans générer de nouvelle pollution. L'utilisation de générateurs ICT (transformateurs à noyaux isolés) garantit un rendement énergétique maximal, et une très faible déperdition de chaleur.
Le procédé aboutit à la dégradation de plusieurs centaines de molécules toxiques (à plus de 99 % pour plusieurs d'entre elles). Mais « aucune modélisation informatique ne permet de prévoir l'effet dans le cas d'une combinaison de produits », avertit Eric Letournel, directeur commercial de Vivirad. Aussi, la PME alsacienne a conçu un outil de diagnostic in situ, transporté par un camion, exploité par l'américain HVEA (High Voltage Environmental Application).
Pour des installations fixes de plus forte capacité, il faut des ouvrages en béton. Vivirad n'a trouvé pour l'instant qu'un seul client pour une application dans le domaine des eaux urbaines (1) : la station d'épuration de Miami (Floride) désinfecte 645 000 l par jour à l'aide d'un accélérateur de 1,5 MV pour une puissance de 50 mA. L'accélérateur respecte les prescriptions suivantes : 90 % des eaux contiennent moins d'une trace de salmonelles pour 500 g et moins de dix traces de coliformes pour 100 g. Les 10 % restants ne dépassent pas le double de ces seuils.
(1) « The Miami electron beam research facility : a large scale wastewater treatment application » (Charles N. Juruez, Thomas D. Waite, William J. Cooper), Radiat, Phys. Chem. Vol 45, No 2, 1995. Elsevier Science Ltd.