«Pour rester dans le peloton des métropoles mondiales, le Grand Paris doit avoir un accès à la mer », affirme l’équipe Grumbach, partageant l’analyse de Fernand Braudel selon laquelle « Paris souffre d’être trop continentale. » En associant Paris et Le Havre dans un même destin métropolitain, le projet Seine Métropole permet aussi d’accrocher l’Europe à sa façade atlantique. L’idée n’est pas neuve. En 1802, Bonaparte avait déclaré : « Paris Rouen Le Havre, une seule et même ville dont la Seine est la grande rue. » Plus récemment, Paul Delouvrier avait proposé un schéma d’aménagement Paris-Le Havre, demeuré sans suite.
Parc naturel habité
Antoine Grumbach se défend cependant de vouloir faire une ville unique et continue. Le développement de Seine Métropole s’appuie sur les noyaux urbains existants et joue à plein l’alternance entre nature et intensité urbaine et/ou industrielle. Un vaste parc naturel habité s’étend de Paris au Havre, constitué des deux parcs existants (Vexin Français et Boucles de la Seine) et d’un nouveau parc du Vexin normand. L’urbanisme diffus « indissociable de la forme métropolitaine » trouve sa place dans Seine Métropole. Les talwegs accueillent une urbanisation perpendiculaire au fleuve.
L’avenir de cette ville-territoire passe par l’efficacité de son réseau de transports collectifs. Premier objectif : Paris-Le Havre en une heure, grâce à une ligne à grande vitesse. Au-delà, une réorganisation de l’ensemble des modes de déplacements s’impose, de manière à tous les articuler, des plus lents (vélos) aux plus rapides (TGV). Aménagé en « parkway », l’A13 devient la grande avenue de la métropole.
La grande échelle de Seine Métropole offre le cadre idéal pour aborder l’après-Kyoto, car elle permet la mise en œuvre d’une économie circulaire (recyclage des déchets) et ses vastes plateaux peuvent accueillir une agriculture de proximité.Enfin, l’équipe suggère l’organisation d’une exposition universelle sur le thème des métropoles du XXIe siècle, se déployant dans toute la vallée de la Seine.
