La métropole parisienne est déjà là, mais elle n’est pas encore identifiée, constate l’équipe de l’AUC. Pour en saisir la réalité complexe et mieux la décrire, le choix de la méthode lui semble prééminent. Celle qu’elle propose se caractérise par la prise en compte de toutes les échelles simultanément, du détail du microlieu à l’échelle plus stratégique du grand territoire. Les plans et cartes, qui pourraient donner une approche univoque et réductrice de cette métropole, sont remplacés par une étude de territoires contrastés – 18 au total dont Roissy, La Défense, Bobigny… – désignés par « la Matrice du Grand Paris ». En partant du terrain, cette carte d’identité offre un regard ouvert et sans a priori sur ce territoire et souligne aussi la relativité des enjeux métropolitains. Autre singularité de la méthode, une frise chronologique, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, qui donne à comprendre l’épaisseur historique de cette métropole dans toutes ses dimensions, politique, économique et sociale.
Sept modes d’intervention
De cette observation par le détail et sur le terrain émergent sept modes d’intervention, pour l’avenir de l’agglomération parisienne, à la terminologie bien précise (« stimulation des substances urbaines », « les géographies comme aménité »…). Parmi ceux-ci, agir sur les territoires médiocres non répertoriés, véritables réservoirs de développement ; retrouver les qualités spatiales de la ville agglomérée en commençant par adapter, voire réviser, les procédures d’aménagement qui distendent la ville ; mais aussi s’interroger sur les grands lieux de rassemblement parisiens du XXIe siècle, comme le furent le Crystal Palace à Londres au XIXe ou les shopping malls au XXe siècle ; identifier les lieux aptes à capter et à générer de la valeur économique dans la ville (Saclay, La-Plaine-Saint-Denis…), etc.
Découlant de ces thématiques, les études et situations (non localisées) montrent que les possibilités d’agir sont nombreuses, dans la ville diffuse comme dans la ville compacte, dans le centre historique comme dans les zones suburbaines en convoquant des microstratégies et une planification discrète. Ce travail est restitué spatialement en maquettes : un choix de représentation qui doit rappeler que l’on ne peut pas évacuer la petite échelle pour faire le Grand Paris.
