L’équipe conduite par Jean Nouvel dresse un inventaire complet de la métropole parisienne telle qu’elle existe car, elle l’affirme haut et fort, « la ville de demain est déjà là ». Son avenir est donc à chercher dans la transformation progressive de toutes ses composantes – moyens de transports, voiries, grands ensembles, quartiers pavillonnaires…– sans bouleversements radicaux mais en soulignant qu’« il y a urgence ».
Les propositions montrent des exemples de mutations possibles à partir de situations existantes et de la force des lieux, « ce génie que l’on a congédié au début du XXe siècle » et qu’il faut retrouver.
Propositions sur neuf thèmes
Elles s’articulent autour de neuf thèmes, qui sont étudiés à différentes échelles, depuis la dimension métropolitaine jusqu’à l’espace de vie de chacun.
Le thème des « tissages », par exemple, montre comment on peut mélanger les activités urbaines – pour mettre fin à la découpe de l’espace en zones monofonctionnelles – par surélévation d’immeubles, par adjonction de nouvelles façades, par changement d’affectation, par implantations d’équipements.
Le thème des « lisières » de la métropole vise à atténuer la césure brutale entre territoire urbain et agricole en y installant une bande de petits équipements, de jardins familiaux, de serres horticoles. Le thème des « pistes » examine tous les types de voies, de l’autoroute au chemin communal, en proposant de les requalifier et de les planter massivement pour qu’elles traversent et qu’elles constituent « le grand jardin du Grand Paris ». Le thème des « hauts lieux » cherche à donner des repères visuels forts. Ils sont représentés sous la forme « d’écovilles verticales » construites autour de sites majeurs comme le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), le parc de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) ou l’aéroport de Villacoublay (Yvelines) déclassé. Des propositions qui touchent aussi Paris intra-muros avec, par exemple, l’extension du jardin des Tuileries au-dessus des voies rapides jusqu’en bords de Seine, ou la construction de tours « pour retrouver le goût du ciel ».