Fin de partie pour La Pyrénéenne TP

HAUTE-GARONNE -

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Le tribunal de commerce de Toulouse a prononcé le 17 juillet la liquidation judiciaire de la société de travaux publics de Haute-Garonne La Pyrénéenne. Triste épilogue d’un feuilleton qui laisse dans le désarroi les 80 salariés mais impacte au total, avec les sous-traitants, 230 personnes.

Placée en redressement judiciaire depuis le mois d’octobre dernier, l’entreprise était en contentieux avec RFF, maître d’ouvrage du doublement de la voie ferrée Toulouse-Saint-Sulpice. Ce chantier de 20 km, aujourd’hui achevé, avait été attribué à La Pyrénéenne en cotraitance avec le groupe Eiffage, mandataire, pour un montant de près de 11 millions d’euros.

Selon le dirigeant de l’entreprise, Victor Zago, l’opération aurait fait l’objet d’un défaut de conception de la part de la SNCF, maître d’œuvre, ce qui aurait entraîné un surcoût doublant le montant initial. Un montant contesté par le directeur régional de RFF, Christian Dubost, qui, s’il reconnaît un possible dépassement, estime que RFF « a rempli ses engagements contractuels avec l’entreprise ». Victor Zago dénonce pour sa part les méthodes d’évaluation des travaux. Une démarche de conciliation, à l’initiative de la région Midi-Pyrénées, cofinanceur de l’opération dans le cadre du plan rail, avec la nomination d’un médiateur, s’est soldée par un échec.

Un carnet de commandes pourtant bien garni

Christian Zago met par ailleurs en cause le groupe Eiffage qui n’aurait pas, selon lui, reversé à temps les avances forfaitaires, l’une des causes de ses difficultés de trésorerie. Reçus par John Palacin, conseiller d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, les responsables et délégués de La Pyrénéenne dénoncent aujourd’hui « malgré les promesses, le silence des pouvoirs publics ».

Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, estime pour sa part que « le mode de passation des marchés est à revoir lorsqu’un grand groupe est associé à une PME ». Un sujet qu’il souhaite soumettre au ministre du Redressement productif.

Le dénouement de l’affaire paraît d’autant plus regrettable, que La Pyrénéenne aurait un carnet de commandes couvrant largement l’année 2012. L’entreprise intervenait en particulier sur la mise à 2 x 2 voies de la RN 88, en Aveyron, dans le cadre d’une société en participation créée avec La Forézienne, filiale du groupe Eiffage, mandataire du marché, et une autre entreprise locale de travaux publics, avant de se retirer du chantier en juin, « toujours pour cause de non-paiement de la part du mandataire », affirme Victor Zago.

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