Nathalie Kosciusko-Morizet ayant été retenue pour présenter les 30% supplémentaires de droits à construire auprès des professionnels de l’immobilier, l’une des mesures phares de Nicolas Sarkozy annoncée dimanche 29 janvier, c’est donc seul que le secrétaire d’Etat au logement Benoist Apparu a décerné le palmarès.
Seul ou presque, le collectif Jeudi Noir qui se mobilise contre le mal-logement, s’étant invité sur l’estrade pour dénoncer le mauvais bilan du secrétaire d’Etat. Une brique d’or du « baratineur immobilier » lui a symboliquement été remise, avec jets de confettis et chiffres à l’appui: 80 000 logements réalisés au lieu des 120 000 annoncés, et encore, pas avant 2014 ; une taxe sur les loyers abusifs des micro-logements (inférieurs à 14 m2 mais quid d’un 15 m2 loué 800 euros ?) ; 52 SDF pour 100 000 personnes, « la France étant la plus mauvaise élève de l’Union Européenne » ; et enfin le non-respect par 50% des villes françaises de la loi SRU. (voir la vidéo ci-dessous)
Patient, Benoist Apparu a attendu que le collectif termine de distribuer ses mauvais points pour revenir au sujet principal de la soirée : la remise du Grand Prix d’urbanisme 2011 et du Prix spécial, « un prix créé depuis 1989 qui rend hommage à ceux qui participent à la création de la ville, nourrissent les réflexions de ses acteurs et s’impliquent dans le développement de la culture du projet urbain que j’appelle de mes voeux».
Benoist Apparu a salué en Michel Desvigne l’homme de concept et d’intuition, son engagement dans l’enseignement du paysage et s’est félicité que l’on remette ce prix à un paysagiste, métier qui occupe un rôle majeur dans la conception de la ville durable. « L’une des grandes leçons de nos lauréats est aussi celle de la nécessité de travailler à toutes les échelles à la fois, de la planification à l’aménagement urbain en passant par des actions mineures mais néanmoins essentielles à la qualité de vie, à la qualité de ville. » Et d’ajouter : « J’avais aussi souhaité que cette édition 2011 soit une année d’ouverture à l’international du Grand Prix, pour témoigner de l’universalité des enjeux partagés dans de nombreux pays, et confronter les pratiques. C’est un jury très international qui a choisi de récompenser le travail de Joan Busquets, qui a su diffuser son savoir et son talent en Europe et ailleurs, et celui de Michel Desvigne sur nombre de continents et avec les concepteurs les plus connus».