Avec 6 200 km de routes, dont 1 500 km d'axes structurants et 500 km en zone de montagne, 1 800 ouvrages d'art et plus de 60 000 arbres d'alignement, la Haute-Garonne se hisse au quatrième rang des départements pour la taille de son réseau routier. Ce territoire est par ailleurs identifié comme prêt à basculer vers un climat de type méditerranéen. « Ce double constat nous amène à prendre des décisions radicales en matière de décarbonation des routes », a annoncé en début d'été le président de la collectivité, Sébastien Vincini.
Injection de lait de chaux
Après plusieurs expérimentations menées depuis 2023, avec des enrobés formulés à partir de liants végétaux, le conseil départemental s'attaque désormais au phénomène du retrait-gonflement des argiles. « Accompagnés par le Cerema, nous avons observé que près de 5 % de notre réseau présente des fissures très significatives, indique Grégori Mayeur, le directeur des routes. Les chercheurs ont validé que ces importantes dégradations étaient bien dues au retrait-gonflement et non à des mouvements des sous-sols. En raison du réchauffement climatique, nous estimons qu'en 2050, la moitié de notre réseau sera concernée, c'est pourquoi nous avons voulu agir sans attendre. »
Le choix de la collectivité s'est porté sur une injection de lait de chaux, qui neutralise l'argile et permet ensuite de revenir à un processus de vieillissement classique. Un procédé efficace, et qui offre un coût « divisé par cinq par rapport à une réfection non pérenne, de l'ordre de 2 000 à 3 000 € pour 100 m de chaussée », évalue Grégori Mayeur. Et des interventions ponctuelles auront un impact environnemental moindre que des rénovations d'ampleur.
Au sud du département, le pays de Comminges, qui concentre le plus de dégradations, bénéficiera de la première campagne de rénovation à l'automne 2025. Celle-ci se poursuivra sur les coteaux soumis à de forts deltas de températures et à des problèmes de ruissellement.
