Ambiance soupe à la grimace début mars dans l'une des salles du cinéma Kinepolis de Lomme (Nord). Le Centre d'études de la conjoncture immobilière (Cecim) y a présenté son habituel bilan annuel du logement neuf en Hauts-de-France face à une salle comble réunissant plus de 200 professionnels.
Il y a un an, le secteur se targuait d'avoir réalisé une belle année 2021. Les performances des premières semaines de 2022 laissaient présager un beau millésime. Mais c'était avant que la guerre en Ukraine et l'inflation n'entraînent l'explosion des coûts de l'énergie, des matériaux de construction, des crédits immobiliers… Résultat : un recul de 16 % des ventes et de 32 % des réservations nettes, ce qui a conduit à une offre disponible en hausse de 13 %. « Au dernier trimestre 2022, un dossier sur trois était refusé par les banques, conduisant à de nombreuses annulations », indique le président du Cecim Nord, Jean-Michel Sède.
Boom du prix des résidences hors tourisme. Le prix des opérations, lui, continue de grimper, tiré par le renchérissement du coût du foncier et des travaux. Le prix de vente moyen dans le collectif a ainsi augmenté de 5,5 %, à 3 861 euros/m2 fin 2022. La maison individuelle a vu son prix progresser de 4,2 %, à 3 325 euros/m2 . Mais la plus forte hausse s'observe du côté des résidences hors tourisme dont le prix moyen de vente a crû de 12,4 % (5 108 euros/m2). Sur le territoire du Scot de Lille, les réservations de logements collectifs reculent même de 30 %, tandis que les prix de vente s'établissent à 4 005 euros/m2 (+ 7 %).
Pour 2023, les perspectives restent sombres. Les acteurs s'attendent à une année compliquée avec un volume d'activité « nettement en retrait ».