Les lignes bougent au sein du marché de la promotion immobilière français. Si Capelli est le premier opérateur national emporté par la crise de la demande de logements qui sévit depuis près de trois ans, que Réalités reste menacé de disparition ou encore que Bassac tire son épingle du jeu, Altarea est bien parti cette année pour détrôner Nexity.
Le numéro 2 français, via sa filiale Cogedim qui a récemment absorbé les marques internes au groupe Woodeum et Pitch Immo, a vendu plus de logements que le leader. Une première sur un semestre, en l’occurrence le premier.
Très exactement : il a enregistré 4610 réservations pour 1,025Md€, en hausse sur un an de 16% en volume et de 4% en valeur, d’après ses résultats publiés le 29 juillet. A titre de comparaison, Nexity a réalisé 4278 ventes pour 930M€, en baisse de 15% en volume et de 12% en valeur.
Comme Nexity et d’autres acteurs de premier plan, Altarea a vu les particuliers occupants revenir (+30%) et les investisseurs locatifs, fuir un marché privé de Pinel (-49%). En nombre de lots, la vente au détail (1427) ne fait pas le poids face à la vente en bloc (3184), en croissance de 32%.
Une offre tournée vers les classes moyennes
Le groupe coté met en avant la reconstitution de son offre « en phase avec » les potentiels acquéreurs, en opposition aux opérations pensées à l’époque des taux bas, jusque fin 2022. Cette stratégie de reconquête est tournée vers « les primo-accédants issus des classes moyennes » mais aussi des bailleurs sociaux qui lui commandent des HLM et des logements intermédiaires, souligne-t-il.
En immobilier non résidentiel, dont il est le numéro un français en termes de chiffre d’affaires (CA) réalisé en 2024, Altarea est moins prolixe. Sur le front des livraisons, citons « les bureaux du projet Bobigny Cœur de Ville (10 000m²) », dans un territoire qui peine à attirer investisseurs et preneurs.
Engagé dans larénovation et la restructuration de bureaux parisiens, Altarea communique une seule mise en chantier au premier semestre : celle de « Ki aux abords de la gare de Lyon Part-Dieu, un programme mixte à l’architecture ambitieuse comprenant 21 000m² de bureaux, des logements, des commerces et 3000m² d’espaces verts ».
Concernant le marché de niche des datas centers, le groupe a livré son premier projet près de Rennes et déclare « un portefeuille de projets important, à des stades d’avancement très divers, dont 600 MWc sécurisés ». Rien, en revanche, en immobilier logistique, un segment de marché porteur pour Altarea ces dernières années.
Chiffre d’affaires global en baisse
En ajoutant son activité de foncière commerciale qui a généré 146,7M€ de CA (+7,5%), le groupe a réalisé un CA global de 954,7M€ (-20,3%). Le groupe paie ici son exposition au marché résidentiel (733M€, -24,1%). « Ce chiffre d’affaires est encore majoritairement composé d’opérations de l’ancien cycle dont la contribution est en baisse accélérée », observe Altarea.
Enfin, comme Nexity, Altarea a vu sa dette nette augmenter ces six derniers mois, pour atteindre 1,817Md€ (+136M€).