La hausse des prix de l'immobilier revêt un caractère "exceptionnel" par son "ampleur" et "sa durée" et une hausse "forte" des taux d'intérêt pourrait faire baisser les prix de manière importante, selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales à l'horizon 2007, publié mardi, l'OCDE juge que les prix sont "surévalués" dans un "nombre restreint de pays" qui sont le Royaume-Uni, l'Espagne et l'Irlande.
Mais, estime-t-elle, pour considérer que les prix "sont justifiés", "il faut supposer que les taux d'intérêt à long terme, qui exercent une influence prédominante sur les taux hypothécaires, resteront pratiquement aussi bas qu'actuellement".
Si ces taux augmentaient "fortement au cours de la période à venir", hypothèse qui n'est pas envisagé par l'OCDE précise-t-elle, "des pressions à la baisse viendraient s'exercer sur les prix des logements". Ces baisses pourraient être "importantes" et "durables", juge encore l'OCDE.
L'ODCE a appelé mardi la Banque centrale européenne (BCE) à ne pas relever ses taux d'intérêt, à deux jours d'une réunion de l'institut de Francfort où un tel resserrement monétaire est attendu.
"En Australie, au Danemark, aux Etats-Unis, en France, en Irlande, en Norvège, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Suède, les augmentations cumulées au cours de la période récente sont largement supérieures à celles des cycles précédents", souligne encore l'OCDE.
En revanche, les prix "semblent sous évalués" au Japon, en Suisse, et en Allemagne.
De plus, l'envolée actuelle des prix est "découplée du cycle économique".
Parmi les facteurs contribuant au renchérissement des prix des logements, l'OCDE cite l'investissement locatif qui s'est beaucoup développé aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Irlande et en Australie.