Investissements dans l'Ouest et le Centre (3/8) : l’effort budgétaire concentré sur les opérations prioritaires

En 2013, les investissements locaux ne devraient pas être trop sacrifiés. Quelles vont être les solutions retenues par les territoires. Aujourd'hui, dans l’Ouest et le Centre.

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La nouvelle préfecture de Bretagne, conçue par Dietmar Feichtinger, devait être livrée à la mi-2014. Le projet a été reporté sine die.

Mauvaise surprise en ce début d’année. Le projet de nouvelle préfecture de la région Bretagne, sur le site de la Courrouze, à Rennes, est reporté sine die. « Ce projet n’est plus compatible avec les contraintes budgétaires actuelles », annonçait en janvier dernier le préfet de Bretagne, Michel Cardot. Le permis de construire avait pourtant été obtenu l’an passé et les appels d’offres lancés dans la foulée, mais l’Etat a préféré geler sur trois ans ce projet d’environ 40 millions d’euros et lancer à la place des travaux de réhabilitation des locaux actuels qui datent des années 1970. La veille de cette annonce, le maire de Rennes Daniel Delaveau déclarait que 2013 serait encore l’année « d’investissements conséquents pour la deuxième ligne de métro, le centre des congrès ou encore la reconversion du palais Saint-Georges ». Ces deux exemples illustrent bien la tendance générale des investissements publics dans le Grand Ouest de la France.

Incertitude pour 2014

Tandis que l’Etat réduit la voilure ou a recours à des partenariats public-privé (LGV Bretagne-Pays de la Loire, aéroport du Grand Ouest, tribunal de grande instance de Caen…), les collectivités locales tentent de maintenir leurs investissements en s’efforçant de réduire leurs dépenses internes. Les grandes politiques régionales, comme l’éducation et les transports publics, sont sanctuarisées. Seules les routes connaissent une baisse des investissements, à l’exception notable de certains départements, Morbihan en tête.

D’une manière générale, période d’avant-élections municipales oblige, tous les grands projets pour 2013 sont maintenus, mais rares sont les projets annoncés pour 2014 et après.

Eclairage

"Seules les grandes collectivités mèneront leurs projets d'équipements", Matthieu Leprince, économiste, spécialiste des collectivités locales, Université de Rennes 1

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Matthieu Leprince, économiste, spécialiste des collectivités locales, Université de Rennes 1. Matthieu Leprince, économiste, spécialiste des collectivités locales, Université de Rennes 1.

« Les marges de manœuvre financière des collectivités se réduisent. En cause, les hausses de dépenses sociales, les normes, la croissance des frais de personnel. Et, côté recettes, le gel en valeur des dotations de l’Etat, la baisse des droits de mutation (-10 % pour l’Ille-et-Vilaine, -13 % pour le Morbihan), un levier fiscal réduit (au foncier bâti pour les départements) ou quasi-nul pour les régions. Même le secteur communal est mis sous tension, mutualisation des services et fusions intercommunales ne générant pas les marges espérées. Beaucoup de petites collectivités vont réduire leurs investissements en 2013, tandis que les plus grandes les maintiendront (Ille-et-Vilaine, Morbihan), voire les augmenteront ( 7 % pour le Calvados, 14 % pour la région Pays de la Loire) pour accompagner leurs grands projets d’équipements telle que la LGV Bretagne-Pays de la Loire. »

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