L’Afpa à l’écoute de la révolution technologique du bâtiment

Les évolutions et la révolution technologique du bâtiment ont été la thématique choisie par l’Afpa lors de ses premières rencontres nationales du bâtiment, organisées le 28 janvier, au conseil régional de Midi-Pyrénées, à Toulouse. Pour le directeur de l’ingénierie et de l’innovation pédagogique, Christophe Sadok, c’est l’occasion de prendre le pouls d’une profession pour produire une certification et des titres au plus près des besoins du marché du travail.

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Plus d'une centaine de professionnels du bâtiment ont participé aux rencontres nationales du bâtiment organisées à Toulouse par l'Afpa.

Le 28 janvier, à Toulouse, l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) a renoué avec une tradition perdue. En zone de turbulence ces dernières années, l’organisme de formation avait arrêté d’inviter les acteurs de la construction à débattre toute une journée sur une thématique donnée dans le cadre des carrefours nationaux organisés dans le passé par secteur d’activités. En ce début d’année, avec un équilibre retrouvé, l’AFPA s’est à nouveau lancée en organisant, en collaboration avec le conseil régional de Midi-Pyrénées, les rencontres nationales du bâtiment. Plus d’une centaine de professionnels ont répondu à l’appel.

Relation-client

Actualité oblige, la thématique a porté sur les évolutions et la révolution technologique du bâtiment. Dans le cadre de trois table-rondes, les notions de «bâtiment intelligent», de transition énergétique, de rénovation, et enfin, de matériaux innovants ont été évoquées, notamment, par Pierre Mit, président de l’Union nationale des économistes de la construction (Untec), et Jean-Claude Guillot, son homologue de la fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE). Paul Sauvage, responsable du pôle diffusion des connaissances au Centre d’études et de recherches sur l’industrie du béton (Cerib), est, par exemple, intervenu dans le cadre de la table-ronde sur le béton fibré ultra-hautes performances. Gladys Larose, d’ERDF, s’est exprimée pour expliquer l’impact du déploiement de Linky qui va commencer en décembre 2015 avec une première vague de 3 millions de compteurs à poser: «Nous lançons les appels d’offres que nous souhaitons le plus ouvert possible. Les professionnels du bâtiment doivent savoir à quoi sert Linky. Ils doivent avoir des habilitations. Il y a tout un volet relation-client à respecter», a-t-elle précisé.

Emprise des bureaux d’études et des industriels

Enfin, Marie Sauts, élue confédérale de la Capeb, a rappelé que les entreprises étaient prêtes. «Je vous rassure, les artisans utilisent les outils numériques pour permettre à tous d’avoir les mêmes données. Par exemple, les charpentiers dessinent en 3D leurs ouvrages. A ce niveau, le BIM n’apporte rien d’autres. C’est, pour moi, un outil de coordination, écrit, détaillé, lisible par tous». «Ce qui nous fait peur c’est de nous voir déchargés de notre capacité de proposition et de conception. L’emprise des bureaux d’études et des industriels nous fait peur», a-t-elle déclaré.

Mais elle aura été la seule voix dissonante de ces rencontres, très consensuelles, qui ont surtout servi à rappeler la nécessité de se mettre à la révolution numérique et de s’occuper différemment du client, aujourd’hui mieux informé.

Une culture plus service

Pour Bertrand Hannedouche, qui s’exprimait au nom de la fédération française du bâtiment, «l’enjeu est de regagner la confiance du client final et, pour l’entreprise, de regagner sa légitimité avec une culture «moins chantier, et plus services». Il a conclu en rappelant que «ces évolutions techniques et technologiques ne représentaient pas une rupture, mais plutôt une accélération des exigences qui se traduisent par des nouvelles normes, par la transition écologique et énergétique. Ce contexte fait que tous les matériaux évoluent et qu’il y a une nécessaire montée en compétences. En face, il faut trouver les bonnes formations».

Le message a été entendu par Christophe Sadok, directeur de l’ingénierie et de l’innovation pédagogique de l’Afpa qui a déclaré «être au rendez-vous». « Notre mission est de coller avec nos titres à la réalité du marché du travail. L’enjeu pour nous est de réviser la totalité de l’offre de formation en la modularisant dans le contexte du compte personnel», a-t-il précisé au Moniteur. L’autre chantier sera la numérisation des ressources pédagogiques. Tout en restant fidèle à son modèle de formation basé sur la mise en situation alimentée par des supports théoriques, l’Afpa veut essayer de tirer le meilleur parti des outils numériques. Les services de Christophe Sadok, basés à Toulouse, ont déjà avancé sur le sujet. Cet été devrait fonctionner la première plate-forme de formation à distance des techniciens et de l’encadrement du BTP.

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