L'eau potable de 84 communes de Seine-et-Marne, département très agricole de l'Est parisien, dépasse les taux maximum de nitrates et pesticides et est déconseillée aux femmes enceintes et aux nourrissons.
Au total, 215 communes sont visées par ces dépassements réglementaires en nitrates et/ou pesticides, à savoir 50 milligrammes/litre pour les nitrates et 0,1 microgramme/litre pour les pesticides. Mais pour 72.500 habitants de 84 communes, le problème est plus aigu encore puisque l'eau du robinet est déconseillée aux femmes enceintes et aux nourrissons.
Le préfet, Bernard Coquet, a annoncé la mise en place d'ici la fin de l'année d'un schéma départemental --en accord avec le conseil général et l'agence de l'eau-- pour pousser les communes concernées à améliorer rapidement la qualité de leur eau en "mutualisant leurs efforts".
Il leur a donné au plus dix-huit mois pour "se regrouper au sein de bassins hydrologiques", a -t-il expliqué lundi à des journalistes.
M. Coquet a précisé qu'il n'y avait pas d'"urgence sanitaire" mais envisage au terme de l'échéance fixée "d'autres moyens de pression" si les travaux nécessaires n'ont pas été exécutés. Une interdiction de consommation de l'eau pour l'ensemble de la population de ces communes n'est pas exclue.
Des avertissements avaient déjà été adressés aux communes en 1998 et 2001, a précisé la prefecture.
Interrogé sur le rôle des agriculteurs, M. Coquet a expliqué qu'ils avaient considérablement limité le recours aux pesticides dans le cadre d'un plan de "fertilisation raisonnée" piloté par la chambre d'agriculture.