L’inflation bouscule les projets de renouvellement urbain

Lancé en 2014, le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) est doté d’une enveloppe de 12 Mds €. La question de son augmentation a été posée au 82e Congrès HLM, marqué par l’inflation.

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Dans le quartier montpelliérain de la Mosson (30 000 habitants), le renouvellement urbain consiste principalement à démolir 858 logements sociaux et privés et à reconstruire 1 168 logements diversifiés.

« L’ANRU n’a pas de budget inflation », rappelle Catherine Vautrin, présidente LR du Grand Reims et présidente de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, au Congrès HLM à Lyon le 29 septembre. Abondée principalement par Action Logement, son enveloppe de 12Mds€ a été pensée quand l’inflation était sous la barre des 2%, fixée par les traités de Maastricht (Pays-Bas), en vigueur depuis 1993.

Cette manne à distribuer sous forme de subventions et de prêts bonifiés, dans le cadre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) lancé en 2014, vise la rénovation ou la reconstruction de près de 250 000 logements dans 453 quartiers de France, de Montreuil (Seine-Saint-Denis) à Marseille. Au dernier point d’étape de mars dernier, plus de 1350 opérations étaient en cours dans près de 9 quartiers sur 10.

Les territoires insulaires surexposés

Outre l’incontournable problématique du relogement des locataires, les projets font face à de nouveaux défis liés à l’inflation, de 5,9% sur un an en France (9,1% dans la zone euro). « Le surenchérissement des coûts de transports (…) va nous coûter plus cher que vous sur le continent », explique Harry Durimel, maire écologiste de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), où deux quartiers font l’objet d’une opération de renouvellement urbain.

« Construire plus que l’on démolit »

Les 400 communes et 200 intercommunalités soutenues pointent surtout la hausse des coûts de construction. « Or, il faut construire plus que l’on démolit, note Béatrice Vessilier, vice-présidente écologiste chargée de l’urbanisme de la Métropole de Lyon. Une partie de l’offre peut être reconstituée, mais pas forcément dans les quartiers ANRU. Nous regardons principalement dans les ZAC très bien desservies comme à Villeurbanne et autour du stade de Gerland. »

Un trou de 40M€ à Dunkerque

« Les difficultés conjoncturelles, c’est 40M€ à trouver en plus rien qu’à l’agglomération de Dunkerque », témoigne Patrice Vergriete, président divers gauche de cette collectivité du Pas-de-Calais et par ailleurs président de l’association France Ville Durable. En 2016, une mobilisation de 340 M€ avait été actée : 115 M€ apportés par l’ANRU et le reste par l’Etat, l’intercommunalité, les communes, les bailleurs... « Ce qu’il ne faut pas faire : baisser la qualité », insiste-t-il. La solution à l’étude et la plus probable consiste à allonger les projets, selon lui.

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