La construction de HLM pourrait tomber à 60 000 logements par an à partir de 2030

Une étude prospective de la Banque des territoires publiée jeudi 21 septembre fait des projections sur la construction de logements sociaux dans les 40 années à venir en se basant sur l'hypothèse d'une inflation et d'un taux du Livret A de 2% en moyenne à partir de 2027. 

Rénovation d'un immeuble HLM
Poussés par l'interdiction progressive de louer les logements les plus énergivores, les bailleurs sociaux devraient donner la priorité à la rénovation dans les années à venir selon une étude prospective de la Banque des territoires.

Les bailleurs sociaux, pris entre leurs obligations de rénovation et une dette grandissante, pourront construire beaucoup moins de logements dans les prochaines décennies, selon une étude prospective de la Banque des territoires publiée jeudi 21 septembre.

La construction de HLM, passée depuis 2020 sous la barre des 100 000 logements par an, devrait, selon les projections, continuer de ralentir pour se stabiliser à une moyenne de 66 000 nouveaux logements annuels à partir de 2030.

L'étude, qui fait des projections jusqu'en 2061, se base sur l'hypothèse d'une inflation et d'un taux du Livret A de 2% en moyenne à partir de 2027. Elle suppose un "comportement des bailleurs inchangé" et des politiques publiques constantes.

Selon cette étude, les bailleurs sociaux n'auront pas les moyens de rénover et en même temps construire.

Poussés par l'interdiction progressive de louer les logements les plus énergivores, ils devraient donner la priorité à la rénovation.

Les réhabilitations atteindraient ainsi un pic à 125 000 logements par an en 2025 et 2026, puis reflueraient, pour atteindre 90 000 par an sur la période 2031-2061.

Construire moins mais rénover plus

L'inflation et la forte augmentation des taux d'intérêt qui touchent actuellement les bailleurs, non compensées par la hausse des loyers, affaiblissent en effet leur capacité d'investissement à long terme, note la Banque des territoires.

"Si on veut prioriser la rénovation du parc, mécaniquement, il faudra réduire la construction de logements", explique à l'AFP Kosta Kastrinidis, directeur des prêts de la Banque des territoires, l'une des branches de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). À moins que les politiques publiques ne changent: injection de nouvelles aides, assouplissement des réglementations...

Construire 66 000 logements par an "est insuffisant" compte tenu des besoins, juge M. Kastrinidis.

Le nombre de ménages en attente d'un logement social, 2,42 millions fin 2022 selon l'Union sociale pour l'habitat (USH), n'a jamais été aussi élevé.

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