Les usagers de Londres ne sont pas prêts d’embarquer dans leur futur « super métro »… L'ouverture de la nouvelle ligne londonienne Elizabeth, la phase 1 du méga projet Crossrail, équivalent plus modeste de notre Grand Paris Express, pourrait être encore retardée, compte tenu des difficultés du projet dont le coût continue d'enfler, a annoncé lundi 10 décembre 2018 l'autorité londonienne en charge des transports (TfL).
"Il est évident qu'il y a encore une énorme charge de travail" et "cela signifie que je ne peux pas garantir une ouverture à l'automne 2019", a prévenu Mark Wild, directeur général de Crossrail, dans un communiqué publié par TfL.
Coûts supplémentaires
L'ouverture du premier tronçon de la Elizabeth Line, section centrale qui reliera Londres d'est en ouest entre Abbey Wood et la gare de Paddington, était au départ prévue fin 2018, mais ses promoteurs avaient été contraints en août d'annoncer un retard de près d'un an.
Les travaux traînent en longueur notamment concernant les stations et les tunnels, alors que par ailleurs d'autres tests sont nécessaires sur l'ensemble du nouveau système ferroviaire, ce qui va occasionner des coûts supplémentaires.
Le chantier avait été lancé en octobre 2009, pour un coût estimé à 14,8 milliards de livres, un chiffre révisé en juillet à 15,4 milliards de livres.
Emprunt auprès du ministère des Transports
Lundi, en se fondant sur une évaluation du cabinet KPMG, TfL a annoncé, que le budget va augmenter d'entre 1,6 milliard et 2 milliards de livres, ce qui va porter le total à plus de 17 milliards (19 milliards d'euros).
L'autorité des transports a expliqué que ce surcoût serait principalement financé par un emprunt auprès du ministère des Transports de 1,3 milliard.
42 tunnels
"Je n'ai pas caché ma colère et ma frustration concernant le retard du projet Crossrail. Cela a comme conséquences de renchérir significativement son coût", a réagi le maire de Londres Sadiq Khan.
A terme, ce projet pharaonique permettra de relier Reading et l'aéroport d'Heathrow, dans l'ouest de la capitale, jusqu'à Shenfield, dans la banlieue est, via le quartier des affaires de la City, sur 41 stations réparties sur une centaine de kilomètres, dont 42 de tunnels. Ses promoteurs le présente comme "le plus vaste projet de construction en Europe", derrière le Grand Paris Express, mobilisant jusqu'à 12 000 employés du BTP.
Selon Crossrail, cette nouvelle infrastructure renforcera de 10% les capacités de transports en commun par rail dans la capitale. Elle doit aider à décongestionner un réseau de trains, métros et bus qui a souffert d'un manque cruel d'investissements depuis des décennies. Selon les prévisions, cette ligne devrait être utilisée par 200 millions de voyageurs par an.