Loi Climat et résilience, nouvelle manche. En amont de « l'étape décisive » de la commission mixte paritaire le 12 juillet, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) s'est dite satisfaite, ce mercredi 30 juin, du report - par le Sénat - de l’interdiction de location des logements E de 2034 à 2040. Mais monte au créneau sur plusieurs points.
Le premier : le calendrier. « Faire croire que rénover la moitié du parc privé locatif en seulement douze ans est possible, c’est juridiquement, techniquement et financièrement malhonnête », tacle Jean-Marc Torrollion. Le président de la Fnaim demande une concentration des efforts sur les logements classés F et G.
Paysage bouleversé
Le deuxième : le réalisme. Sur les 1,7 million de biens classés F et G actuellement loués dans le parc privé, « près de 200 000 logements chauffés au gaz et 600 000 chauffés au fioul qui n’étaient pas classés F ou G le deviendront » avec la réforme du diagnostic de performance énergétique. Le nouveau DPE, qui entre en vigueur ce 1er juillet, va donc bouleverser le paysage. Raison de plus pour revoir les objectifs à la baisse.
Le troisième : l’iniquité. « Ces biens sont d’abord situés dans des départements ruraux et/ou montagnards (+ 40% dans la Nièvre et la Creuse, 46 % dans le Cantal) et ce déséquilibre territorial sortira conforté de la réforme du DPE puisque le chauffage au gaz et au fioul est d’abord présent dans les territoires. Ce sont les mêmes populations, les mêmes territoires qui sont touchés par les mesures sur les véhicules », avertit la première organisation syndicale des professionnels de l’immobilier.
Accompagnement financier
Enfin, la Fnaim regrette (encore) que le texte ne prévoit « aucune mesure convaincante d’accompagnement pour les bailleurs ou les copropriétés ». Elle appelle au maintien des mesures votées au Sénat : doublement du déficit foncier pour les travaux de rénovation énergétique, extension du Denormandie aux logements classés F et G…
La Fnaim suggère également de prolonger, sur le « long terme », les dispositifs MaPrimeRénov' et Eco-PTZ. « Il faut prendre soin des copropriétaires et des propriétaires investisseurs, sans quoi ils ne seront plus moteurs du mouvement », conclut Jean-Marc Torrollion.