On pouvait croire à un effet de mode porté par la profusion de magazines déco à la télévision et dans les kiosques… Mais d’après les industriels, le succès des couleurs pour les peintures intérieures ne se dément pas. Même dans le neuf où traditionnellement le blanc domine, la tendance est à la création d’ambiances de plus en plus personnalisées, avec des teintes dont les modes suivent souvent celles du prêt-à-porter. Chez Tollens, c’est avec des designers qu’a été conçu le nuancier amené à remplacer, dans les prochains mois, le système Totem. La marque leader de Materis en profitera pour renouveler toutes ses machines à teinter, autre enjeu majeur du secteur. Les progrès de ces dernières années - avec des machines qui proposent couramment 5 000 couleurs prédifinies, voire plusieurs dizaines de milliers en copiant la concurrence - rendent les possibilités quasi infinies. Une explosion de l’offre qui risque, estiment certains fabricants, de perdre l’artisan et son client.
« On ne va pas se battre sur un nombre de teintes, confirme Laurent Toutlemonde, directeur marketing chez Mathys. Notre dernière collection, Cachemire, présente une sélection de teintes limitée et des solutions pour le professionnel comme le particulier. »
Retour aux fondamentaux
Il semble loin le temps où utiliser un nuancier papier nécessitait une pratique experte : le tout récent livret Déco Nature d’Onip est un modèle d’outil simple à utiliser, proposant des associations de couleurs élégantes et variées - univers marin, zen, solaire, etc. « Nous incitons le peintre à revenir aux fondamentaux de son métier : le conseil sur les couleurs et la qualité de l’application, explique le directeur marketing de la marque, Michel Plana. C’est d’autant plus vrai que les produits sortis ces dernières années nécessitent souvent plus de savoir-faire que les anciennes glycéros. »
Autre tendance marquée, le développement de produits d’apparence velours ou soie, selon les termes adoptés par les industriels. « Les clients recherchent des finitions moins pochées, plus lisses, à la limite de la finition laque, constate Jean-Pierre Knecht, chef de marché peintures intérieures chez PPG. Les particuliers demandent aussi à nos peintres des mats, mais malgré leurs progrès, ces produits présentent encore des problèmes de lustrage et d’entretien. » Laure Goubet, de Daw Caparol, annonce le lancement de plusieurs produits velours pour répondre à la demande d’un rendu « plus tendu que le satin, avec un grain plus fin ». Victimes de l’enrichissement de l’offre sur les couleurs, les peintures à effet, après avoir représenté jusqu’à 7% du marché, sont, elles, en perte de vitesse, indiquent les fabricants.
