Evénement

Le bâtiment en 1999

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Bâtiment : la reprise devrait se raffermir en 1999 sous l'impulsion de la construction neuve et, pour la première fois depuis huit ans, créer des emplois. Travaux publics : l'activité est revenue dans le bleu, mais la croissance restera faible l'an prochain. Un ralentissement de la construction est cependant à craindre à mi-année.

Presque tous les conjoncturistes s'accordent à penser que, pour la première fois depuis 1991, le bâtiment progressera plus vite en 1999 que le PIB (produit intérieur brut) pour lequel le gouvernement annonce un taux de croissance de 2,7 %. Mieux encore, cette croissance devrait permettre de créer quelques milliers d'emplois, ce qui ne s'est pas vu aussi depuis sept ans.

Pourtant, l'optimisme doit être modéré : 1999 risque fort d'être sur la lancée de 1998. En d'autres termes, l'élan pris en 1998 - qui s'est accéléré au fil des mois - pourrait bien s'essouffler en cours d'année. Et la tendance s'infléchirait alors vers l'été. En tout cas, le fait marquant de l'année à venir devrait être la santé recouvrée de la construction neuve, tant dans le logement que dans les bâtiments non-résidentiels, sous l'impulsion dans les deux cas du secteur privé.

Logement

Ce marché, qui est le plus important du bâtiment avec une production de plus de 250 milliards de francs, aura en 1999 une croissance soutenue. A l'intérieur de cet ensemble, la construction neuve (44 % du total) sera l'élément le plus dynamique. L'entretien-réhabilitation affichera un développement plus modéré, mais néanmoins en hausse par rapport à 1998.

Logement neuf

Les prévisionnistes (sauf le BEPS) font le pari de la construction neuve. Toute la question est de savoir si l'élan pris en 1998 se maintiendra, ou si l'on assistera à un infléchissement en cours d'année et dans quelques proportions. Elle vaut pour le non-résidentiel, sensible à l'évolution économique du pays. Mais encore plus pour le logement qui subit, de surcroît, les effets de la politique gouvernementale. A l'exception du BEPS, tous les conjoncturistes tablent sur un vif redressement de la construction neuve.

Les mises en chantier (280 000 unités environ en 1998, système Sitadel) pourraient même, selon le scénario le plus optimiste de la DAEI, atteindre les 300 000 logements en 1999. Plus modérés, les autres conjoncturistes n'arrivent pas à ce chiffre : entre le plus pessimiste (Plus Consultants à 285 000 unités) et le plus optimiste (Marco entre 295 000 et 300 000), il faut également noter la FFB (à 289 000) et Michel Mouillart, professeur à Paris X Nanterre (287 000 à 292 000).

Maison individuelle neuve

La tonicité de ce marché a surpris en 1998 jusqu'aux professionnels eux-mêmes. Le débat est de savoir si elle continuera de progresser au même rythme qu'en 1998 ou si l'on atteindra en 1999 le palier qui était attendu à tort pour 1998.

Plusieurs facteurs portent à l'optimisme : la demande reste vive, le prêt à taux zéro est encore abondant, les taxes sur les terrains à bâtir ont baissé... Parmi les éléments qui le tempèrent : des pressions inflationnistes, la fin d'un effet de rattrapage, un marché arrivé à maturité...Il faut noter l'optimisme de la CAPEB, particulièrement bien ancrée dans ce secteur, pour laquelle la maison individuelle sera le meilleur marché en 1999. Et la modération de l'Uncmi qui prévoit 163 000 mises en chantier (comme la FFB).

Collectif neuf

Les deux grandes branches du collectif ont connu des évolutions divergentes en 1998 : les HLM ont peu construit ; A l'inverse, dopés par la fin annoncée de l'amortissement Périssol, les promoteurs ont lancé plus de programmes. En 1999, malgré l'abondance des crédits publics, il est probable que la construction de HLM ne progressera que modérément : les communes ne sont guère demandeuses de logements sociaux.

Les performances de l'année reposeront donc sur celles du collectif privé. C'est dans ce secteur que le profil de l'année risque le plus d'être en forme de « bosse ». Car, il semble entendu que la suppression du Périssol fera sentir ses effets au deuxième semestre, dans des proportions qui restent à définir. La perte sera-t-elle de l'ordre de 25 000 unités comme l'assurent les promoteurs, ou de 10 000, comme le soutient Michel Mouillart, sachant que la FFB avance une fourchette de 10 000 à 15 000 en année pleine ?

Réhabilitation du logement

Le marché de l'entretien-réhabilitation reste-t-il contra-cyclique ? Une nouvelle fois, on peut se poser la question, au vu des prévisions pour 1999 : sa croissance sera plus douce que celle du logement neuf, mais elle devrait néanmoins être plus forte que celle de 1998. Dans ce secteur, comme pour la construction neuve, c'est la composante privée du marché qui sera la plus dynamique, reflétant d'ailleurs les diverses mesures gouvernementales. La CAPEB, qui connaît bien ce marché majeur pour les artisans, se montre plutôt modérée dans ses prévisions.

Non résidentiel neuf

Le pari de la construction neuve vaut aussi pour les locaux non résidentiels, sauf pour le BEPS qui se montre extrêmement circonspect après avoir constaté une bonne année 1998. Deux facteurs pèsent lourdement sur ce secteur : la conjoncture économique générale, d'une part ; la commande publique d'autre part.

De la première dépend le comportement du secteur privé qui assure les deux tiers du chiffre d'affaires.

La commande publique aura aussi un impact important : la FFB note un accroissement de 5 % des crédits budgétaires, affectés à des travaux de bâtiment pour 1999. Les collectivités locales verraient leurs fonds propres progresser aussi, à hauteur de 3 %.

Réhabilitation du non résidentiel

Ceci expliquant cela, ce secteur est un peu moins dynamique que le précédent. Pourtant, la FFB pense que les élus axeront plutôt leur action sur des travaux d'entretien ( + 1,7 %). Dans le privé, il faut noter le dynamisme de certains secteurs, en particulier dans la distribution.

Sigles

BEPS : Bureau d'études par secteurs.

CAPEB : Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment.

DAEI : Direction des affaires économiques et internationales, ministère de l'Equipement.

FFB : Fédération française du bâtiment.

FNTP : Fédération nationale des travaux publics.

MARCO : outil économétrique de Développement Construction.

BIPE : Bureau d'information et de prévisions économiques.

Plus Consultants : organisme privé d'analyse économique.

TABLEAUX :

- Prévision Chiffre d'affaires Bâtiment 1997 et évolution 97/98 et 98/99

- Prévisions d'évolution en 1999 pour le logement et le non-résidentiel (neuf et réhabilitation)

(Source DAEI,MARCO,BIPE,FFB,PLUS C., CAPEB et BEPS)

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Date de réponse 21/10/2025