Vingt-cinq ans après sa création, le Centre Georges Pompidou est mûr pour essaimer en province et à l'étranger, a estimé son nouveau président Bruno Racine, nommé en Conseil des ministres.
Pour cet agrégé de lettres classiques qui a dirigé pendant cinq ans la Villa Médicis à Rome, "les équipes sont redynamisées, la maison est en plein élan, comme le montrent la richesse de sa programmation et le succès de sa fréquentation".
Interrogé par l'Agence France Presse à Rome, celui qui dirigea les Affaires culturelles de la Ville de Paris, souhaite "concrétiser les idées ou les intentions de Jean-Jacques Aillagon", son prédécesseur au Centre Pompidou et actuel ministre de la Culture et de la Communication.
"Avoir au moins une antenne en région", tel est un des objectifs de Bruno Racine. "Une des grandes affaires de la France d'aujourd'hui, souligne-t-il, c'est sa décentralisation. Et le Centre, dont le nom est lié à la capitale, doit développer cet axe vers le reste de la France". Un ou des "Beaubourg hors-les-murs"? On n'en est pas là, mais la politique d'expositions décentralisées s'est révélée très efficace, lorsque le "mastodonte" dut, sous l'effet de l'usure, subir une rénovation de fond en comble de septembre 1997 à décembre 1999, pour 87,81 M€.
C'est un Centre Pompidou rutilant que trouvera Bruno Racine, lorsqu'il prendra ses fonctions de président le 1er août. En outre, se réjouit-il, "je vais trouver une programmation engagée déjà pour 12 ou 18 mois au moins. Si je devais bâtir une programmation ex-nihilo, je serais très angoissé". La tâche qui attend ce directeur culturel, ancien élève de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'Ecole nationale d'administration, est rude. Il faut composer avec des institutions dans l'institution -le Musée national d'art moderne, la Bibliothèque publique d'information (elle-même un établissement public) et l'Ircam, Institut de recherche et de coordination acoustique/musique.