Le ciment gris se met au vert

Impact carbone - Les cimentiers cherchent, depuis plusieurs années, à développer des produits à « faible empreinte carbone ». Dernier-né, un ciment avec une nouvelle chimie de clinker…

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La fabrication du ciment, classiquement constitué d’un mélange de clinker et de gypse pour le CEM I Portland, contribue de façon importante aux émissions de dioxyde de carbone (CO2) en libérant environ 5 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Pour les réduire, plusieurs pistes ont déjà été explorées : améliorer le rendement thermique des fours rotatifs servant à la fabrication du clinker, ou encore utiliser des constituants alternatifs (laitiers de hauts-fourneaux ou cendres volantes) en substitution d’une partie du clinker. Car c’est bien la production de ce dernier - résultant de la cuisson à 1 450°C d’un mélange composé d’environ 75 % de calcaire - qui est responsable de la majorité des émissions de CO2 (une tonne de clinker émet une tonne de CO2). 60 % du CO2 est émis lors de la phase de décarbonatation du calcaire, les 40 % restants provenant de l’énergie utilisée dans le process de combustion.

25 à 30 % de réduction des émissions de CO2

Aether de Lafarge est une nouvelle génération de clinker, chimiquement modifié, dans laquelle la quantité de calcaire a été considérablement réduite, remplacée par une part plus importante de fer et d’alumine. A la clef, un double avantage : une réduction de 25 % à 30 % des émissions de CO2 et des économies en termes d’énergie. Cette nouvelle formulation permet, en effet, d’abaisser la température de fabrication aux alentours de 1 225/1 300°C, modifiant ainsi la minéralogie du clinker (nodules plus tendres que les nodules durs et cristallisés classiquement obtenus) et facilitant, de fait, la phase de broyage. Alors économies, certes… Mais qu’en est-il des propriétés des bétons fabriqués à base de ciment Aether ?

La résistance mécanique à la compression d’un béton Aether, à 28 jours, est identique à celle d’un béton à base de ciment de type CEM I 52,5 R. La différence réside essentiellement dans la vitesse de montée en résistance : 20 MPa à six heures pour le béton Aether, contre un à deux jours pour un ciment type Portland, sauf - comme en préfabrication par exemple - à chauffer les pièces pour accélérer le process. En termes de stabilité dimensionnelle, les essais ont démontré que les phénomènes de retrait étaient deux fois moins importants. Les tests de durabilité pour évaluer la résistance à la carbonatation atmosphérique ou les risques de corrosion des armatures d’acier des bétons structurels sont en cours de validation.

Reste à déterminer les premières applications (attendues en 2014) même si ces résultats incomplets laissent présager d’un fort potentiel sur le secteur du béton préfabriqué.

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